À quelqu’une

Si je pouvais, pour toi, faire quelques miracles,
Obscurcir le soleil, et arrêter le cours
Des années s’envolant sans que de vains obstacles
N’aient dompté un instant la fuite des beaux jours.

Si je pouvais aussi d’un Éden idyllique,
Retrouver le secret avec l’enchantement,
Dis, accepterais-tu, par un seul mot magique,
Un discret sort de charme et de recueillement ?

Tout ce qui n’est pas toi me froisse comme un schisme
Dans ce que j’ai de foi, d’amour et de lyrisme.
À ton seul souvenir, mon front devient de feu.

La femme les tenta, les Puissants et les Sages,
Sans nul souci des rangs, des titres et des âges.
Les mots ne sont plus rien quand le cœur est en jeu.

Collection: 
1927

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