À quelqu’une

Si je pouvais, pour toi, faire quelques miracles,
Obscurcir le soleil, et arrêter le cours
Des années s’envolant sans que de vains obstacles
N’aient dompté un instant la fuite des beaux jours.

Si je pouvais aussi d’un Éden idyllique,
Retrouver le secret avec l’enchantement,
Dis, accepterais-tu, par un seul mot magique,
Un discret sort de charme et de recueillement ?

Tout ce qui n’est pas toi me froisse comme un schisme
Dans ce que j’ai de foi, d’amour et de lyrisme.
À ton seul souvenir, mon front devient de feu.

La femme les tenta, les Puissants et les Sages,
Sans nul souci des rangs, des titres et des âges.
Les mots ne sont plus rien quand le cœur est en jeu.

Collection: 
1927

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Ô beaux rêves passant dans cette brise ailée
Qui met de grands frissons dans les doux ajoncs d’or,
Retenez, un instant, l’haleine parfumée
De l’enchanteur passé de la terre d’Arvor.

Puisse le vent cinglant les landes de l’Arrée...

Quand les vents de Gwalarn soufflent avec furie,
Sur le dur continent, des effluves de mer,
Le vieil Arré geignant, millénaire manie,
Hume discrètement quelque parfum amer.

Cet humble souvenir évoque la magie
Des temps audacieux d’avant l’âge de fer,
Où l’...

Dans le silence où rien, par ce soir, ne palpite,
De belles vox, soudain, ont surgi des échos ;
À cet appel fervent, le doute lourd s’effrite,
S’efface dans l’église au bruit de mes sabots.

Alors, dans la pénombre, où conversent des âmes,
Auréolant le rêve au gré...

Courbé sur son pen-baz de chêne,
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Il faut pour l’ordre qu’on sévisse…
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Je m’ennuie, je m’ennuie
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Et ces rochers osant se teinter de vermeil.
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