En passant sur le pont de la Tournelle, un soir,
Je me suis arrêté quelques instants pour voir
Le soleil se coucher derrière Notre-Dame.
Un nuage splendide à l’horizon de flamme,
Tel qu’un oiseau géant qui va prendre l’essor,
D’un bout du ciel à l’autre...
Théophile Gautier
-
-
Par tes yeux si beaux sous les voiles
De leurs franges de longs cils noirs,
Soleils jumeaux, doubles étoiles,
D’un cœur ardent ardents miroirs ;Par ton front aux pâleurs d’albâtre,
Que couronnent des... -
Sur le balcon où tu te penches
Je veux monter… efforts perdus !
Il est trop haut, et tes mains blanches
N’atteignent pas mes bras tendus.Pour déjouer ta duègne avare,
Jette un collier, un ruban d’or ;
Ou des cordes de ta guitare
Tresse une échelle, ou... -
Il est un sentier creux dans la vallée étroite,
Qui ne sait trop s’il marche à gauche ou bien à droite.
— C’est plaisir d’y passer, lorsque Mai sur ses bords,
Comme un jeune prodigue, égrène ses trésors ;
L’aubépine fleurit ; les frêles pâquerettes,
Pour... -
Un jupon serré sur les hanches,
Un peigne énorme à son chignon,
Jambe nerveuse et pied mignon,
Œil de feu, teint pâle et dents blanches :
Alza ! olà !
Voilà
La véritable Manola.Gestes hardis, libre parole,
Sel et piment à... -
À Burgos, dans un coin de l’église déserte,
Un tableau me surprit par son effet puissant :
Un ange, pâle et fier, d’un ciel fauve descend,
À sainte Casilda portant la palme verte.Pour l’œuvre des bourreaux la vierge découverte
Montre sur sa poitrine, albâtre... -
J’ai vu dans Ecija, vieille ville moresque,
Aux clochers de faïence, aux palais peints à fresque,
Sous les rayons de plomb du soleil étouffant,
Un colosse doré qui portait un enfant.
Un pilier de granit, d’ordre salomonique,
Servait de piédestal au vieillard... -
Du creux de la roche moussue
La petite source jaillit.
Du Grand-Salève elle est issue
Et deux brins d’herbe font son lit.Dans l'ombre on l’entend qui bégaie
Comme un enfant sur les genoux,
Bientôt plus forte elle s’égaie
Et s'amuse avec ses cailloux... -
La plus délicate des roses
Est, à coup sûr, la rose-thé.
Son bouton aux feuilles mi-closes
De carmin à peine est teinté.On dirait une rose blanche
Qu’aurait fait rougir de pudeur,
En la lutinant sur la branche,
Un papillon trop plein d’ardeur....
-
Je connais tous les tons de la gamme du rose,
Laque, pourpre, carmin, cinabre et vermillon.
Je sais ton incarnat, aile du papillon,
Et les teintes que prend la pudeur de la rose.À Grenade, des bords que le Xénil arrose
J’ai, sur le Mulhacen lamé de blanc...