Théophile Dondey dit Philothée O'Neddy

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    I

    Jusques à mon chevet me poursuit mon idée
    Fixe : toutes les nuits j’en ai l’âme obsédée.
    Pour noyer au sommeil ce démon flétrissant,
    Des sucs de l’opium le charme est impuissant.

    Au seuil de mon oreille, une voix sourde et basse
    Comme l’...

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    I

              Voici ce qu’un jeune squelette
    Me dit les bras croisés, debout, dans son linceul,
              Bien avant l’aube violette,
    Dans le grand cimetière où je passais tout seul :

    II

    Fils de la solitude, écoute !
    Si le Malheur, sbire cruel,...

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    « Seigneur, une Ame pure, innocente, ingénue,
    » Dans tes brillans parvis dernièrement venue,
    » Le croira-t-on jamais ? soupire et pleure encor !
    » Vainement, pour calmer son angoisse inconnue,
    » L’air se charge de myrrhe et des sons du Kinnor.

    » Tes dômes...

  •   Mes besoins et mon sang me guident sur la route ;
    Mon sang me parle, à moi, c’est mon sang que j’écoute :
    Je ne pense pas, moi, j’ai des sensations,
    Et mes simples désirs valent vos passions !

     
       Dans son hideux palais sous les roches creusé,...

  • Mon amour est animé comme la vie,
    Sans bornes comme l’infini.

    . . . . . . . . . . . Une chaîne me lie,
    Que je ne romprai pas ! . . . . . .

    V......, nom mystique émané d’un beau rêve,
    Nom vague, primitif, pur comme celui d’Ève,
    ...

  • . . . . . . . . . . . . À la rage il adore,
    Républicain naïf, les romaines vertus :
    Il se donne les airs et le ton d’un Brutus !

    Que je l’aime ce nom, saint dans tous les langages,
    Ce nom terrible, écrit sur le char des orages,
    Ce nom, beau de...

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    PROLOGUE

    Comme, au bord de ce lit, par-delà ce vitrail,
    Cette femme est posée avec désinvolture !
    À la voir en relief sur la rouge tenture,
    On dirait une perle aux parois d’un corail.

    Elle est là, le sein nu, sous une lampe fauve,
    Qui dévore de l’...

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    I

    Le pied de la nuit brune au front des tours se pose.
    L’émir dans son harem, sur le divan repose ;
    Dans des vases d’or pur, placide et souriant,
    Il regarde brûler les parfums d’Orient.

    Un vieil eunuque noir, dans sa coupe qui fume,
    D’un savoureux...

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    I

    C’est l’heure symphonique où, parmi les ramures,
    Roulent du rossignol les tendres fioritures ;
    L’heure voluptueuse où le cœur des amans,
    Au seuil du rendez-vous, double ses battemens.

    Des murmures du soir les merveilles suaves
    D’un mol enivrement...

  •  
    Si la Marchesina sort du palais furtive,
    Ce n’est pas pour rêver à la chute plaintive
    Des cascades rongeant leurs sonores gradins ;
    Si son pied va foulant la mousse des jardins,

    Si dans le bois douteux sans duègne elle s’expose,
    Ce n’est pas, croyez-moi,...