. . . . . . . . . . . . À la rage il adore,
Républicain naïf, les romaines vertus :
Il se donne les airs et le ton d’un Brutus !
Que je l’aime ce nom, saint dans tous les langages,
Ce nom terrible, écrit sur le char des orages,
Ce nom, beau de puissance et d’immortalité,
Qui fait pleurer les rois dans leur alcove immonde,
Que nous verrons un jour le seul culte du monde,
Ce nom de bronze, Liberté !…
Lorsque, tout grandiose, il vibre à mon oreille,
Ma fougue de poète en sursaut se réveille,
D’héroïques éclairs jaillissent de mon œil,
Ma main veut s’appuyer sur le pommeau d’un glaive,
J’ai des frissons de gloire, et mon front se relève
Couronné d’un joyeux orgueil !
Ô ! sainte Liberté, si ma Lutèce encore
Voyait d’un fils des camps le bouclier sonore
Remplacer au Forum les tables de ses lois,
S’ils renaissaient encor les jours du despotisme,
Si la France expirait, va, mon patriotisme
Ne serait point morne à ta voix.
Vainement de César le trône sacrilége
Resplendirait, gardé par le double cortége
D’un sénat avili, d’un prétoire invaincu :
Du vertueux Brutus je relirais le crime…
Je n’aurais point pitié du conquérant sublime :
— Bientôt César aurait vécu.