Léon Dierx

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    Je sors des bois. Je rentre en ma vie. O prisons
    De nos songes ! Combats ou pleurs que nous taisons !
    Le jour tombe. Le bleu du ciel pâlit. C'est l'heure
    Tranquille. - Un souffle ; un seul. - Souffle étrange ! - Il m'effleure
    Et s'éteint. - Je soupire et pense à...

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    I

    L'image de Florence en moi s'était dressée
    Ce soir-là. De nouveau, j'y suivais en pensée
    Les pas silencieux de Stella Vespera.
    Sœur des merveilles d'art qu'un beau siècle inspira,
    Elle m'avait charmé comme un pur marbre antique,
    Et me hantait...

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    I

    Le dieu, source de vie et de chaleur féconde,
    Qui déverse à flots d'or ses bienfaits sur le monde,
    Le grand Phré, brûle. Il tend son disque au haut des cieux.
    Le zénith embrasé s'environne de flamme.
    Le Nil, père des eaux, reluit comme une lame,
    ...

  • Aux bords retentissants des plages écumeuses
    Pleines de longs soupirs mêlés de lourds sanglots,
    Sous le déroulement monotone des flots ;
    Près des gouffres remplis des falaises brumeuses ;

    À l'heure où le soleil, ainsi qu'un roi cruel
    Qui veut parer de draps...

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    La cuirasse à nos reins bouclée,
    Dans une lutte sans merci,
    Nous nous sommes jetés, ainsi
    Que des bretons dans la mêlée.

    Ainsi donc soit ! Et jusqu'au soir
    Tenons tête dans la bataille,
    Haut la visière, et haut la taille,
    Sans lâcher pied, sans...

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    Un large ruban d’or illumine la cime
    Des coteaux dont la brume a noyé le versant.
    L’horizon se déchire, et le soleil descend
    Sous les nuages roux qui flottent dans l’abîme
    Comme un riche archipel sur une mer de sang.

    De confuses rumeurs s’éveillent par la...

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    L'esprit mystérieux au vague ou bref chemin
    Qui par moments nous prête un regard surhumain,
    Le rêve, m'a montré ce que n'a vu personne :
    C'était, sous un air lourd qui jamais ne frissonne,
    Un continent couvert d'arbres pétrifiés,
    Si puissants, que jadis...

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    I

    Hommes des jours tardifs en germe dans le temps !
    Sous l'amoncellement des siècles, dont l'écume
    Vous rongera plus tard aux froideurs de la brume
    Où vont s'évanouir les peuples haletants,
    Ô vous, qui trouverez ceci ! Races futures !
    Hommes des jours...

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    I

    Un ange sur mon front déploya sa grande aile ;
    Une ombre lentement descendit vers mes yeux ;
    Et sur chaque paupière un doigt impérieux
    Vint alourdir la nuit plus épaisse autour d'elle.
    Un ange lentement déploya sa grande aile,
    Et sous ses doigts de...

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    Bâti par des mains inconnues,
    Un féerique palais, longtemps,
    Ouvre au vent frais des avenues
    Ses fenêtres à deux battants.

    À chaque porte, en grand costume,
    Sonnant du cor sur l'escalier,
    Un page, selon la coutume,
    Vante le seuil hospitalier....