Frédéric Monneron

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    Leurs anges sont toujours en la présence
                    de Dieu.

    O nuit ! fille des cieux ! vierge à demi voilée !
    Cache-moi sous les plis de ta robe étoilée !
    Je veux rêver en paix, et toi, Père d’amour,
    Ne me réveille plus qu’au matin du...

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    Sur le flot tiède et noir à l’écume de neige,
    Qui roule et se confond avec l’ombre des cieux,
    Près du lierre des murs que le roulis assiège,
    Un poète rêvait ; des pleurs mouillaient ses yeux.

    Dernier regard plaintif de la lune voilée,
    Un reflet velouté ;...

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    L’airain sonne ; aux clartés de la lune sereine,
    Sous des voiles d’azur, la nuit d’été ramène
    Les larmes dans les bois et la rosée aux fleurs.
    Dans l'échoppe, au vallon, boivent deux voyageurs.

    Voyez, au travers du vitrage,
    Où l’ormeau berce son feuillage,...

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    Qu’un Suisse est fort ! son âme est répandue
    Sur la terre, et les cieux sont sa part.
    Il est roi de l’étendue.
    Dans l’azur ou le brouillard,
    Le pouvoir du montagnard
    C’est l'air du ciel !
    C’est l’air du ciel !

    Qu’il est heureux, le roi des...

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    Quel est ce roi sublime et tendre
    Qui, vers nos déserts attiédis,
    Les yeux en pleurs, paraît descendre
    Les bleus coteaux du paradis ?

    C’est le pauvre Fils de Marie ;
    C’est l’époux de la terre en deuil,
    Qui pose, la lampe de vie
    Dans le mystère...

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    « Enfants, dit le démon, notre siècle s’approche ;
    » Il faut s’y préparer ; écoutez cette cloche ;
    » Je vous annonce, amis, qu’il n’est plus de retour.
    » Déjà marche à grands pas le soir du...

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    À M. CH. SECRÉTAN.

    « J’ai dépassé le peuplier
    Que la brise humide et plaintive
    Incline, argenté et fait plier
    Sur les eaux calmes de la rive.

    » J’ai surmonté le vert coteau,
    La source et les moelleux ombrages
    Dont la tourelle du...

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    Je veux pour toi dire mon chant suprême ;
    Car pour une âme inhabile à s’ouvrir,
    Il est si doux de redire qu’elle aime,
    Quand ceux qu’elle aime ont dit : « Il faut partir. »
    Oui, j’ai goûté rêve, avenir, tendresse ;
    Sur moi des cieux il tomba quelques fleurs...

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    Quand sur les champs du soir la brume étend ses voiles,
    Lorsque, pour mieux rêver, la Nuit au vol errant,
    Sur le pâle horizon détache en soupirant
    Une ceinture d’or de sa robe d’étoiles.

    Lorsque le crépuscule entr’ouvre aux bords lointains
    Du musical éther...

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          Ainsi cette mère chérie
          Échangea la pâle clarté
          Du triste soir de cette vie
          Pour l’aube de l’éternité.

          Bénissons son heure dernière !
          Ne la cherchons plus dans ces lieux.
          Rien n’étant parfait sur la terre,...