Quand le vent automnal sonne le deuil des chênes,
Je sens en moi, non le regret du clair été,
Mais l'ineffable horreur des floraisons prochaines.
C'est par l'avril futur que je suis attristé ;
Et je plains les forêts puissantes, condamnées
A verdir tous les ans...
Éphraïm Mikhaël
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Dans la haute nef qui frissonne toute
Au bruit triomphal de l'hymne chanté,
Un étrange évêque, au coeur plein de doute,
Officie avec somptuosité.
Il chante - que Dieu soit ou non, qu'importe ?
Qu'importe le ciel sévère ou clément ? -
Impassible, il chante... -
Le parc bien clos s'emplit de paix et d'ombre lente :
Un vent grave a soufflé sur le naïf orgueil
Du lys et la candeur de la rose insolente ;
Mais les arbres sont beaux comme des rois en deuil.
Encore un soir ! Des voix éparses dans l'automne
Parlent de calme... -
Comme un bruit très lointain des cloches et des vagues
J'entends dans mon Esprit chanter des rhythmes vagues ;
Je rêve des sonnets divinement sculptés
Et des strophes dansant, langoureuses almées,
Un pas lascif, et des vers pleins de voluptés,
Des vers câlins, ayant... -
Ce soir, an fond d'un ciel uniforme d'automne,
La lune est toute seule ainsi qu'un bâtiment
Perdu sur les déserts marins, et lentement
Vogue dans l'infini de la nuit monotone.
Ce n'est pas la clarté des monotones nuits
Brillantes d'or fluide et de brume opaline... -
Nulle pourpre aujourd'hui dans le gris vespéral ;
Le jour meurt simplement comme une âme lassée,
Et voici que du ciel uniforme et claustral
Une paix de couvent tombe sur ma pensée.
J'accepte le conseil religieux du soir
Qui m'édifie un pacifique monastère,... -
Tu parlais du jardin où les roses claustrales
Pour les bouquets d'autel fleurissaient doucement,
Des nonnes dans l'enclos lumineux et dormant
Cueillant des fruits au son des cloches vespérales ;
Et moi je te voyais en un calme couvent
T'asseoir, rigide et... -
Je préfère aux beautés des Artémis divines
Le corps mièvre et danseur des filles de Paris ;
J'aime les yeux rieurs et les voilettes fines,
Les contours estompés par la poudre de riz.
J'aime l'ambre et le musc plus que l'antique myrrhe ;
Pour moi, la nudité des... -
La dame en deuil, parmi les glycines des treilles,
Erre languissamment dans les longues allées
Où des senteurs de fruits et de grappes foulées
Flottent en l'air vibrant d'une rumeur d'abeilles.
Ses mains blondes avec une lente indolence
Saccagent en passant des... -
Nous sommes les vieillards orgueilleux de survivre...
Dans les bois réveillés par des clameurs de cuivre,
Dans les villes en deuil et les champs ravagés...