Ô Thèbes au char d’or, nous t’offrons nos lauriers
Tu n’as pas enfanté de superbes guerriers,
Conquis un vaste empire ou chassé le barbare,
Tu fus, plus noble éclat, le berceau de Pindare.
Les Muses aux beaux yeux l’avaient élu parmi
Tous tes enfants : un jour qu’il s’était endormi
Sous l’ombrage odorant des corbeilles de roses,
Des abeilles avaient, entre ses lèvres closes,
Comme un présage heureux et gracieux du ciel,
Distillé le trésor suave de leur miel.
Chéri de tous, il fut la voix d’or des gymnases ;
Et les vierges, portant les rameaux et les vases,
Aux fêtes d’Apollon, en conduisant les chœurs,
Chantaient ses hymnes saints qui transportaient les cœurs.
La Grèce l’acclamait, et dans l’île de Rhodes,
À Lindos, on avait gravé ses fières odes
Sur le marbre neigeux du temple d’Athéné.
Or, illustre et très vieux, ayant abandonné
Son front sur les genoux du jeune Théoxène
Qui méditait ses vers à l’ombre du troène.
Il exhala son âme, et l’on vit le dieu Pan,
Au pied du Cithéron, entamer un péan
Du noble citharède aimé de Proserpine.
Platon qui s’abreuvait à la source divine.
Aux jeunes gens pensifs circulant à pas lents
Dans les jardins en fleurs, sous les platanes blancs,
Récitait ses beaux chants ; et plus tard Alexandre,
Lorsque Thèbes fut prise et fut réduite en cendre,
Ordonna, pour l’honneur du vers mélodieux,
D’épargner la maison du favori des dieux.
Pindare
More from Poet
-
Loin de ce siècle vil et des laideurs humaines,
En des temps disparus, dans un rêve enchanté
Je t’évoque aujourd’hui, foyer de la Beauté,
Ville-fleur, Ville-femme, ô lumineuse Athènes !C’était par un matin de nacre et d’or : l’azur
Palpitait dans les bois... -
Le choc des chars se heurte au fracas des cuirasses.
Dans un tourbillon d’or, les boucliers d’airain
Éclatent ; les mourants encombrent le terrain.
Le sang fume. Au printemps, les moissons seront grasses.Tout fuit : Hircarniens, Perses, Mèdes et Thraces.
... -
Ô Thèbes au char d’or, nous t’offrons nos lauriers
Tu n’as pas enfanté de superbes guerriers,
Conquis un vaste empire ou chassé le barbare,
Tu fus, plus noble éclat, le berceau de Pindare.
Les Muses aux beaux yeux l’avaient élu parmi
Tous tes enfants : un... -
Soudain tout fut clarté, chanson, baiser, sourire,
Et la terre et le ciel semblaient partout redire
L’hymne prodigieux de mon cœur triomphant.
J’étais comme une fleur, j’étais comme un enfant
Dans l'éblouissement de l’aurore première ;
Des tourbillons et des... -
Sous les portiques blancs de l’Olympe neigeux,
Au seuil des augustes demeures,
Auprès des Immortels qui contemplent leurs jeux,
Veille le chœur brillant des Heures.Elles s’offrent la main, dansent, et tour à tour,
La chevelure dénouée,
Après la...