A sad amorous flame
Consumes my heart's core
Oh ! the peace of my bosom
Is lost evermore.
(Goëthe, trans.)
Si tu vois une fleur, que le zéphyr délaisse,
Mourir à son matin sans baiser ni caresse,
Pense à moi, pense à moi !
Et si tu plains l'oiseau que le vent ou l'orage
Egara loin du nid qui berça son jeune âge,
Pense à moi, pense à moi !
Si d'un triste exilé quelque beauté frivole
Repoussait devant toi l'amoureuse parole,
Pense à moi, pense à moi !
Et si tu vois alors ce fils d'un autre monde
Au ciel lever des yeux que la douleur inonde,
Pense à moi, pense à moi !
Si tu vois quelque jour une funèbre pierre
Où nul ne vient porter ses fleurs ni sa prière,
Pense à moi, pense à moi !
Et sur la tombe où gît la dépouille endormie,
Si tu trouves ces mots : « Il n'eut jamais d'amie ! »
Pense à moi ! Pense à moi !