Péristèris

Kastalides ! chantez l’enfant aux brunes tresses,
Dont la peau lisse et ferme a la couleur du miel,
Car vous embellissez la louange, ô Déesses !

Autour de l’onde où croît le laurier immortel
Chantez Péristèris née au rocher d’Égine :
Moins chère est à mes yeux la lumière du ciel !

Dites son rire frais, plus doux que l’aubergine,
Le rayon d’or qui nage en ses yeux violets
Et qui m’a traversé d’une flèche divine.

Sur le sable marin où sèchent ses filets
Elle bondit pareille aux glauques Néréides,
Et ses pieds sont luisants comme des osselets.

Chantez Péristèris, ô Nymphes Kastalides,
Quand les fucus amers à ses cheveux mêlés
Effleurent son beau cou de leurs grappes humides.

Il faut aimer. Le thon aime les flots salés,
L’air plaît à l’hirondelle, et le cytise aux chèvres,
Et l’abeille camuse aime la fleur des blés.

Pour moi, rien n’est meilleur qu’un baiser de ses lèvres.

Collection: 
1886

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