Laissons l'âtre mourir ; courons à l'aventure.
Le brouillard qui s'élève est largement troué ;
La fontaine reprend son murmure enjoué ;
La clématite grimpe à chaque devanture.
Le ciel fait ondoyer les plis de sa tenture ;
Une tiède vapeur monte du sol houé ;
L'air doux est plein de bruits ; les bois ont renoué,
Dans les effluves chauds, leur discrète ceinture.
L'aile gaîment s'envole à l'arbre où pend le nid;
L'enfant rit; le vieillard n'a plus de tons acerbes;
Les insectes émus s'appellent sous les herbes.
O le joyeux réveil ! Tout chante, aime et bénit !
Un élan pousse à Dieu la nature féconde,
Et le rire du ciel s'égrène sur le monde.