Le Ciel ne veut, Dame, que je jouisse
De ce doux bien que dessert mon devoir ;
Aussi ne veux-je, et ne me plaît d'avoir
Sinon du mal en vous faisant service.
Puisqu'il vous plaît, que pour vous je languisse,
Je suis heureux, et ne puis recevoir
Plus grand honneur, qu'en mourant, de me voir
Faire à vos yeux de mon coeur sacrifice.
Donc si ma main, malgré moi, quelquefois
De l'amour chaste outrepasse les lois,
Dans votre sein cherchant ce qui m'embraise,
Punissez-la du foudre de vos yeux,
Et la brûlez : car j'aime beaucoup mieux
Vivre sans main, que ma main vous déplaise.