Mon Dieu, que j'aime à baiser les beaux yeux

Mon Dieu, que j'aime à baiser les beaux yeux
De ma maîtresse, et à tordre en ma bouche
De ses cheveux l'or fin qui s'escarmouche
Si gaiement dessus deux petits cieux !

C'est à mon gré le meilleur de son mieux
Que ce bel oeil, qui jusqu'au coeur me touche,
Dont le beau noeud d'un Scythe plus farouche
Rendrait le coeur courtois et gracieux.

Son beau poil d'or, et ses sourcils encore
De leurs beautés font vergogner l'Aurore,
Quand au matin elle embellit le jour.

Dedans son oeil une vertu demeure,
Qui va jurant par les flèches d'Amour
De me guérir ; mais je ne m'en assure.

Collection: 
1555

More from Poet

Mikor fölnyíló ajkaidnak virágos ösvényein át felém leheli a rózsaillat: ajkaim a csók mámorát szomjazva mélyen elpirulnak és elborítanak a vágy gyönyörével, ha rádborulnak. Mert a csók nedvei lehullnak a szívbe, s elcsendesitik a szemed lángjától kigyulladt szerelmi máglya tüzeit. (Rónay György...

Je veux aymer ardentement,
Aussi veus-je qu'egallement
On m'ayme d'une amour ardente :
Toute amitié froidement lente
Qui peut dissimuler son bien
Ou taire son mal, ne vaut rien,
Car faire en amours bonne mine
De n'aymer point c'est le vray sine*.

...

Par un destin dedans mon coeur demeure,
L'oeil, et la main, et le crin délié
Qui m'ont si fort brûlé, serré, lié,
Qu'ars, pris, lassé, par eux faut que je meure.

Le feu, la prise, et le rets à toute heure,
Ardant, pressant, nouant mon amitié,
En m'immolant...

Pourtant si ta maîtresse est un petit putain,
Tu ne dois pour cela te courroucer contre elle.
Voudrais-tu bien haïr ton ami plus fidèle
Pour être un peu jureur, ou trop haut à la main ?

Il ne faut prendre ainsi tous péchés à dédain,
Quand la faute en péchant n'est...

Si je trépasse entre tes bras, Madame,
Il me suffit, car je ne veux avoir
Plus grand honneur, sinon que de me voir
En te baisant, dans ton sein rendre l'âme.

Celui que Mars horriblement enflamme
Aille à la guerre, et manque de pouvoir,
Et jeune d'ans, s'...