Nous ne vivons jamais : nous attendons la vie.
VOLTAIRE.
I
Des monts lointains de la jeunesse
Je vois déjà pâlir l’azur :
Le temps m’entraîne avec vitesse,
Et, comme au fond d’un antre obscur,
Son char léger roule, et m’emporte...
Nous ne vivons jamais : nous attendons la vie.
VOLTAIRE.
I
Des monts lointains de la jeunesse
Je vois déjà pâlir l’azur :
Le temps m’entraîne avec vitesse,
Et, comme au fond d’un antre obscur,
Son char léger roule, et m’emporte...
Et tu mourras sur la montagne où tu montes. Tu verras
vis-à-vis de toi le pays ; mais tu n’y entreras point.
BIBLE
Quand Moïse, vieilli, sentit venir sa fin,
Dieu lui dit : « Gravis la montagne,
« Et de là tu verras, au loin dans la campagne...
À M. G. P.
L’hiver règne ; son souffle a chassé l’hirondelle !
La Néva sous la glace a resserré ses eaux ;
Le char court, en silence, ou voguait la nacelle,
Et la roue a fait place aux rapides traîneaux.
Quand le soleil reluit, quand la...
Rends-le-moi, rends-le-moi, ce gracieux sourire
Que j’ai cru sur ta lèvre entrevoir en passant !
Qu’il soit né d’un caprice, ou que l’amour l’inspire,
N’importe ! — rends-le-moi, ce gracieux sourire,
Je veux me croire aimé, ne fût-ce qu’un instant.
Je sais...
Quand l’automne est presque finie,
Et que tout semble dans les vents
Annoncer les derniers moments
De la nature à l’agonie,
Souvent un beau soleil d’été
Se lève sur les paysages,
Et vient visiter les bocages
Qu’il dédaigna dans leur beauté....
Tu te plains que je garde un silence farouche,
Que toujours près de toi mon front semble attristé :
Tu voudrais, me dis-tu, que mes yeux, que ma bouche
S’éclairassent encor d’un rayon de gaîté.
Tu dis vrai ; je le sens, je ne suis point aimable ;
Un voile...
Le poète est semblable à la vague agitée,
Tantôt touchant les cieux, tantôt précipitée
Au plus profond des mers ;
Sombre ou gai tour à tour, il court de songe en songe
Un souffle le relève, un autre le replonge
Dans les dégoûts amers.
...
J’ai quitté les écueils de cette île enchantée
Où l’amour si longtemps me retint sous sa loi ;
Heureux ou malheureux de l’avoir désertée,
N’importe ! — je suis libre, et mes jours sont à moi.
Viens, mon luth ! sous mes doigts viens résonner encore !
Assez,...
C’est assez, loin de ta présence
M’exiler, sans pouvoir te fuir ;
Je suis las d’une indifférence
Que j’affecte ; sans la sentir.
Comme à son nid l’oiseau sauvage,
Comme la vague à son rivage,
Comme le cerf au bord des eaux,
À tes pieds ramené...
Avez-vous vu la lune solitaire
À l’horizon se former lentement ?
Ce n’est d’abord qu’une vapeur légère,
Qu’un blanc nuage indécis et flottant.
Bientôt, la nuit épaississant ses voiles,
L’orbe céleste a pris plus de rondeur ;
Il s’illumine, il s’entoure...