Derrière l'épaisseur lucide du carreau
Un paysage grêle, une miniature,
Fait voir chaque détail plus petit que nature
Et tient entre les quatre arêtes du barreau.
Ce transparent posé d'aplomb sur le tableau
Montre un ciel triste encore et d'une couleur dure,
...
Albert Mérat
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A Catulle mendès.
Les Parisiens, entendus
Aux riens charmants plus qu'au bien-être,
Se font des jardins suspendus
D'un simple rebord de fenêtre,
On peut voir en toute saison
Des fils de fer formant treillage
Faire une fête à la maison
De... -
À l'abri de l'hiver qui jetait vaguement
Sa clameur, dans la chambre étroite et bien fermée
Où mourait un bouquet fait de ta fleur aimée,
Parmi les visions de l'étourdissement ;
Pendant qu'avec la joie extrême d'un amant
Je froissais d'un coeur las et d'une main... -
Le bal allait finir. Les lustres sur les masques
Découpaient la lumière en caprices fantasques,
Et sur les fronts ternis montraient à vif le fard.
L'oeil était somnambule et le rire blafard.
La femme avait vieilli de dix ans en une heure.
Ce n'était pas le beau... -
Du wagon sombre où rien ne bouge, où rien ne luit,
Las des rêves, mauvais compagnons pour la nuit,
Le voyageur, avec le jour, cherchant l'espace,
Salue en souriant la campagne qui passe :
Les arbres, les moissons hautes, l'azur des prés
Lointains, sur le penchant des... -
A Sully Prudhomme.
Pour faire tous les coeurs contents
Avril revient. C'est le printemps
Qui pleure, qui rit et barbotte,
Et qui, chargé de falbalas,
Nous offre ses premiers lilas
"Fleurissez-vous ! deux sous la botte !"
... -
Venise
Nos marbres, pierres de tombeaux,
Sont funèbres ou prosaïques.
Les marbres roses ne sont beaux
Que près de l'or des mosaïques.
Le ciel levant vient se poser
Sur leurs finesses d'aquarelles :
On dirait qu'il donne un baiser
À des gorges... -
La maison éclatait en fraîches voix de femme.
On causait ; on riait son rire de vingt ans,
Tandis qu’au bord des cieux rouges et palpitants
Le soleil se couchait dans son grand lit de flammes.L’astre aux brûlants baisers allumait sur les lames
Des prismes colorés... -
Ton front est le foyer où mon âme rayonne,
Le ciel de la pensée où palpite et frissonne
Mon rêve, oiseau chanteur aux longues ailes d’or.
C’est l’oreiller charmant où ma langueur s’endort,
Où mon courage las de vivre se réveille.
Au bout de mon chemin c’est... -
J’ai regardé longtemps tes yeux, voulant rêver.
J"ai regardé longtemps tes yeux, voulant trouver
Dans l’azur délicat dont leur moire est tissée
Le rêve qui repose et berce la pensée.
J’ai regardé tes yeux pour y chercher la paix.
Tandis que sous le brun...