La Vie et la Mort

 
I

Les hommes aux yeux bleus, les guerriers de ma race
Vont s’offrir aux baisers du glaive sans cuirasse ;
Ils marchent dans leur sang généreux et vermeil.
Que mes frères sont beaux, quand brillent au soleil
Leurs cheveux teints de pourpre ou leur crinière blonde !
Ils brandissent la pique et font siffler la fronde.
J’aime nos chars de guerre, et nos coursiers divins
Au poitrail magnifique, au cou large, aux pieds fins :
On voit tourbillonner le flot noir de leurs queues
Au plus dru des combats, parmi les lances bleues.
Vainqueurs, nous revenons chargés d’un lourd butin.
Puis, après le partage et le bruyant festin,
Ces hommes, dont mes chants apaisent les colères,
Écoutent retentir ma harpe aux cordes claires.

Car ils aiment la vie en méprisant la mort.
Sur eux plane l’Épée : un jour, tel est leur sort,
Ils seront abattus par cette vierge ailée.
Qu’importe que ce soit demain ? Dans la mêlée,
A l’heure de mourir, leur défaillante voix
Lance le cri de guerre une dernière fois !

Si quelque chef est mort, sa veuve aura des larmes :
Ne vous lamentez pas. Mais qu’on le couche en armes ;
Avec lui soit le glaive, et le noir bouclier.
Que Ton pare son cou d’un précieux collier ;
Que ses chevaux, ses chiens soient livrés à la flamme ;
Que ses plus chers amis accompagnent son âme.
La pique sur l’épaule, il parait endormi ;
Son visage est encor tourné vers l’ennemi...
Mais l’âme va s’enfuir sur les houles sauvages
Pour aborder enfin aux lumineux rivages,
Aux îles de bonheur, vers l’Occident, là-bas !
Elle y retrouvera des jeux et des combats,
De princières amours, les baisers d’une reine,
Des manteaux d’écarlate et des lances de frêne,
De splendides coursiers, plus légers que les vents,
Des bardes comme moi, des harpistes savants
A dérouler une ample et merveilleuse histoire,
Des chaudrons pleins de viande et des cornes à boire.
 Rien ne nous épouvante, et le monde est à nous.
Aussitôt qu’Amairgen, le barde aux blancs genoux,
Eut posé son pied droit sur le sol de l’Irlande,
Dans le vaste univers notre gloire fut grande.
Nul pays n’est meilleur : un air suave et frais,
Des moissons de froment, de puissantes forêts,
La mer d’où le soleil éblouissant émerge,
Un miel d’or parfumé comme un souffle de vierge,
De beaux fruits, des étangs poissonneux, mille oiseaux,
De délicates fleurs croissant au bord des eaux...

O peuples sans fierté, sans musique et sans joie,
Quand les fils de Mile se jettent sur leur proie,
Malheur à vous ! la terre appartient au plus fort.
Venus de l’Occident, nous, les fils de la mort,
Les hommes au corps svelte, aux robustes épaules,
Nous avons inondé la Bretagne et les Gaules ;
Et nous nous répandrons sur l’Orient dompté
Comme un fleuve de chair, d’acier, d or, de clarté...

II

Certes, l’informe nuit précéda la lumière.
Quelle race, en notre île, asservit la première
Les bêtes, les oiseaux, les hommes sans vigueur ?
Celle des Fomoré, géants au rude cœur.
Un soir, sortis des flots, du vent et de l’orage,
Ils entrent dans Erin avec des cris de rage.
Téthra, le dur seigneur de la mort, est leur roi.
Sa femme au noir plumage et qui répand l’effroi
Vole, corneille affreuse, au-dessus des épées,
Cherchant des jeux sans vie et des têtes coupées.
Par elle que de pleurs, de cris et de sanglots !
Balar semble dormir ; un de ses yeux est clos ;
Mais, lorsque tout à coup cet œil se rouvre, il tue.
Les hommes vénéraient sa sanglante statue ;
On dansait alentour, et des milliers de fous
S’y brisèrent le front, le nez et les genoux.
Les guerriers de Téthra venaient d’obscurs royaumes,
L’un n’ayant qu’une main, l’autre qu’un pied, fantômes
Qui bientôt par la peur furent multipliés,
Monstres visqueux, serpents à têtes de béliers.
Ils exigeaient d’un peuple impuissant aux révoltes
Le lait le plus crémeux et la fleur des récoltes,
Et de beaux enfants blonds saignaient sur leurs autels.
Pourtant, s’ils n’avaient rien à craindre des mortels,
Ne pouvait-il surgir de mystérieux êtres
Qui sur le sol d’Erin à leur tour fussent maîtres ?
Les sombres Fomoré, le soir, tenaient conseil ;
Et chaque jour, avant le lever du soleil,
L’un d’eux interrogeait, dans l’aurore brumeuse,
L’infini de l’espace et la mer écumeuse.

L’ennemi ne vint pas de la mer, mais du ciel !
Debout sur les remparts, Téthra, le roi cruel,
Aperçut des héros qui cachaient leurs visages.
Tout encapuchonnés de magiques nuages,
Sur le souffle du Nord ils venaient lentement.
Puis tout le ciel brilla comme un pur diamant.
Plus un flocon de brume ; et, sans impatience,
Les nobles dieux, les dieux de joie et de science
S’avançaient vers la ville et riaient en chemin.
Dagdé menait leur foule, une harpe à la main.
Puis venait le champion au visage solaire,
Ogmé, beau quand il tue, un héros sans colère ;
Et Lug, l’infatigable et subtil ouvrier,
Forgeron, médecin, barde, échanson, guerrier ;
Et d’autres aux cheveux bouclés, aux rouges lèvres,
Plus forts que les géants à figures de chèvres.

Magthured ! l’avenir n’oubliera point ton nom,
Plaine rouge et terrible où vainquit le dieu bon,
Dagdé, qui ranimait les siens dans la tuerie
Par les nobles accords de sa harpe fleurie !
Il la laissa tomber dans la bataille. Alors
Les Fomoré joyeux se sentirent plus forts ;
Dans un de leurs châteaux la harpe fut captive.
Longtemps silencieuse, elle reste attentive
Et reconnaît enfin la redoutable voix
De celui qui la fit tressaillir tant de fois.
« Viens, ma harpe ! Dagdé t’ordonne de paraître. »
Se détachant du mur à l’appel de son maître,
Écrasant ses gardiens, prompte comme le feu,
Elle court se placer entre les mains du dieu.
Téthra, plein de terreur, se traîne les mains jointes.
Ogmé, qui brandissait une lance à trois pointes,
Lui prend sa lourde épée, honneur de son trésor,
Où brillent les anneaux de quatre serpents d’or ;
Et Balar, dont la voix comme un tonnerre gronde,
S’écroule pesamment : car, d’un seul coup de fronde,
Lug a crevé le plus horrible de ses yeux,
L’œil qui frappait de mort comme l’éclair des cieux.
Dans leurs barques de cuir, sous les pâles étoiles,
Les Fomoré vaincus fuirent à pleines voiles ;
Ils cinglèrent, au bruit du vent rauque et strident,
Vers les îles d’azur et le calme Occident.
Ils y règnent encore en maîtres peu sévères,
Aimant à couronner de fraîches primevères
Les guerriers morts qui vont se délasser enfin
Près des fleuves de lait, d’hydromel et de vin.

III

Ainsi les dieux restaient dans l’Irlande conquise.
Pacifiques, chassant ou péchant à leur guise,
Ils se plaisaient, le soir, aux chants mélodieux.
Mais les fils de Mile triomphèrent des dieux.
Ils les vainquirent, grâce au, savoir de leurs guides,
Les devins inspirés, les bardes, les druides.

C’est au bord de la mer, durant les nuits d’été,
Que se révèle à nous l’antique Vérité.
Nous écoutons le bruit des vagues ; et leur plainte
Est pour nous une voix mystérieuse et sainte.
Nous parlons leur langage aux aigles des rochers.
Qu’une alouette chante, et nos cœurs sont touchés.
La pierre, sous nos pieds, parfois crie et s’anime,
Et pour nous l’univers est un discours sublime.
La foule peut frémir au rythme des chansons,
Mais non pas nous comprendre ; et seuls nous connaissons
Les âges de la lune, et le lieu solitaire
Où le soleil caché rêve loin de la terre.
Dans le trouble avenir, moi, je plonge mes yeux.
Je peux, en plein midi, voiler d’ombres les cieux,
Par un jour de juillet faire tomber la neige,
Disperser l’ennemi sans bouger de mon siège,
Détruire, par des noirs et soudains tourbillons,
Le fruit dans les vergers, l’orge dans les sillons.
Si notre amour est fort, nos haines sont tenaces.
Malheur à qui nous brave et rit de nos menaces !
Son corps ne sera plus qu’une plaie ; il fuira
Dans l’horreur de son mal aux îles de Téthra...

Or, du pays natal, un homme a vu l’Irlande.
On lance les vaisseaux ; et celui qui commande
Est Amairgen, le sage au parler grave et doux.
Les nôtres ramaient bien ; la brise était pour nous
Quand la flotte joyeuse approcha de la côte,
On aperçut les dieux sur une tour très haute ;
 Ils observaient, couverts de leurs boucliers blancs.
Mais Amairgen cria, les yeux étincelants :

« Je suis le vent amer qui souffle sur les ondes,
Le murmure des flots dans les grottes profondes,
Le lac jailli du sol où dorment les héros,
L’essor des grands vautours, la force des taureaux,
Le sanglier vainqueur par ses broches sanglantes,
Le fier saumon d’argent, la plus belle des plantes,
Une larme splendide et pure du soleil,
La forêt qui gazouille à l’heure du réveil,
La grâce de la rose et de la fiancée,
La vaillance du cœur, le feu de la pensée !
Tout ce que j’ai connu dans son être et sa loi,
Il habite mon âme, il est devenu moi.
C’est par ma volonté que le soleil se lève
Et que mugit la mer ! La science est mon glaive.
Sachant tout, je peux tout ; et je serai vainqueur
Par ma parole ardente et le cri de mon cœur. »

Mais, les dieux répondant par un hymne magique,
Voici qu’un vent terrible, au son de la musique,
S’éleva brusquement ; et les fils de Mile,
Qui n’avaient jamais fui ni jamais reculé,
S’en allaient vers le large au claquement des voiles.
Le vent rompait les mâts et déchirait les toiles ;
Les barques se choquaient. Cependant les oiseaux
Planaient dans un air calme au-dessus des vaisseaux,
Et les dieux triomphaient par ce vent druidique.
Pâle, Amairgen reprit d’une voix fatidique :

« Terre d’Irlande, mer qui rayonnes, grands cieux,
Je vous invoque ! A moi, vallons silencieux,
Bois, montagnes, rochers, sources, vastes bruyères !
O noble sol d’Érin, j’aime tes moindres pierres,
Les trous de ton rivage où le crabe est blotti.
Fais qu’un peuple vaillant ne soit pas englouti !
Par Je roi de la mort, notre premier ancêtre,
Abandonne les dieux, prends l’homme pour ton maître !
Terre aux prés d’émeraude, aux lumineux sommets,
Irlande, sois le bien de ma race à jamais ! »

Le vent tombe. Chacun raffermit son courage ;
On aborde, on se rue, et Ton frappe avec rage
Les boucliers des dieux, blancs et constellés d’or.
Pour moi ces chocs puissants retentissent encor !
Par le prompt javelot, par la pique affilée
Notre peuple vainquit dans la grande mêlée.
Qui pourrait raconter ces merveilleux combats ?
Pour ne point l’affaiblir je ne redirai pas
Tout ce que j’entendis par une nuit de rêves
Où je m’étais couché dans la salle des glaives :
Apres récits mêlés au bruit lointain des mers,
Faits d’armes que chantaient en lançant des éclairs,
Et l'une contre l’autre en cadence frappées,
Les lances d’autrefois, les antiques épées !

IV

Ce fut par un jour bleu, par un beau premier Mai,
Où l’air était limpide et le sol parfumé,
Que dans l’île de miel s’établit notre race.
Tous les dieux avaient fui, ne laissant point de trace ;
Mais le soir, dans les vents, leur colère sifflait.
Longtemps le maigre pis des vaches fut sans lait.
Les nobles dieux, gardant une rancune aux hommes,
Firent en une nuit tomber toutes les pommes ;
Et les plus claires eaux, que troublaient leurs chansons,
N’étincelèrent plus d’innombrables poissons.
Mais enfin la prière apaisa les dieux justes ;
Une paix fut conclue ; et nos peuples robustes
Partagèrent le monde avec ces êtres bons.
Les dieux ont des palais splendides sous les monts
Et des mines d’or vierge au profond de la terre.
Hors de chez eux, cherchant la paix et le mystère,
Ils glissent dans l’espace ou plongent sous les eaux
Le long des nénuphars et des rouges roseaux ;
Mais, dans leurs souterrains, l'on chante et l'on festoie.
Au plus triste le son des harpes rend la joie ;
Le tonneau cerclé d’or n’est jamais désempli
D’une bière divine et qui donne l’oubli ;
D’énormes sangliers rôtissent devant l’âtre ;
Et les femmes des dieux ont la grâce folâtre
Des chevreaux ou des faons de biches dans les bois,
Un rire toujours jeune et de si tendres voix !

Pourtant les Immortels ont des luttes secrètes.
L’un d’eux, ayant quitté leurs magiques retraites,
Implorait du secours. Aed aux vingt exploits
Descendit chez les dieux, leur fit de justes lois,
Et revint en chantant par des routes peu sûres.
Il rapportait un glaive aux mortelles blessures,
Des chants majestueux et plus beaux que les miens,
Un cheval sanglé d’or, et deux terribles chiens
Dont la chaîne valait trois cents femmes esclaves.
Souvent aussi les dieux ont secouru les braves.
Fergus, fleur des héros, contre mille guerriers
Soutenait tour à tour des combats meurtriers.
Lug, dans son grand manteau de pourpre aux reflets jaunes,
Emporta le blessé sous un vert bouquet d’aulnes,
L’étendit, le pansa lui-même, sur ses jeux
Fit couler un sommeil calme et mystérieux ;
Et Fergus, frais de corps et l’âme retrempée,
Put étancher la soif de son ardente épée.

Les dieux ont le cœur tendre. On les vit mainte fois,
Au noble jeu d’échecs jouant avec nos rois,
Risquer tous leurs trésors pour l’amour d’une reine.
Il se peut qu’une fée aux noirs cheveux s’éprenne
D’un prince ou d’un vaillant. Alors femmes et dieux,
Déesses et mortels, par couples radieux
Sans se lasser jamais courent le vaste monde.
Ces âmes-là s’en vont dans une paix profonde,
Invisibles pour mieux savourer leur amour,
Ou changeant, s’il leur plaît, de forme chaque jour.
Et j’en ai vu souvent qui murmuraient entre elles,
Cygnes au col de neige ou roses tourterelles,
Oiseaux divins au clair de lune voltigeant,
Liés par un joug d’or ou des chaînes d’argent.

V

Pour moi qui ne sus point, dans ma rude jeunesse,
Eveiller le désir au cœur d’une déesse,
Par delà l’Océan j’irai, libre et dispos,
Recommencer la vie aux îles du repos.
Celle qui m’apparaît comme une ombre légère
Est une rayonnante et noble messagère ;
Elle vient du royaume heureux de l’Occident.
Sans bruit elle s’approche, et dit, me regardant :
« Toi que pour le savoir et l’âge l’on révère,
Quand t’élanceras-tu dans ma barque de verre ?
Le voyage, d’un seul coup de rame accompli,
Effaçant sur ton front jusques au moindre pli,
Ranimant tes yeux morts et tes lèvres fanées,
Te rendra pour jamais la fleur de tes années.
Viens voir la grande plaine, ami, le pays bleu,
La terre des vivants où chaque homme est un dieu.
Là, tout est pur et beau ; tout rit, le ciel embaume.
Quelle merveille ! on va de royaume en royaume.
Toute armée est au moins de cent mille guerriers.
Sous le poids de leurs fruits se courbent les poiriers ;
La cervoise est exquise et tombe en larges pluies.
Vieillard, les immortels t’invitent. Tu t’ennuies ;
Tu cherches du regard tes premiers compagnons ;
Sur tes lèvres toujours reparaissent leurs noms...
Viens : t’enivrant près d’eux de bière et de musique,
Tu feras retentir ta harpe magnifique.
Puis tu contempleras des femmes aux grands yeux,
Au pénétrant sourire, au parler gracieux.
Elles feraient pâlir les reines que tu loues !
Comme la digitale en fleur brillent leurs joues ;
Et dans leurs fins cheveux, plus dorés que le miel,
Semblent étinceler tous les saphirs du ciel.
Tu verras flamboyer, en des chambres fleuries,
Leurs robes d’écarlate aux riches broderies.
Ensemble vous vivrez d’interminables jours ;
Vous ne vieillirez point ; les siècles seront courts ;
Et vos cœurs goûteront des voluptés tranquilles,
L’amour n’étant jamais défendu dans nos îles. »

J’écoute en souriant ces mots pleins de raison,
Et je laisse mes yeux se perdre à l’horizon...
Mais pourquoi rejeter avant l’heure ma vie ?
Je suis fameux ; plus d’un regarde avec envie
Ma robe en peaux d’oiseaux, peinte de trois couleurs.
Mon prince est un rameau d’argent couvert de fleurs ;
Et, quand le vent glacé siffle sur la bruyère,
J’aime à chanter pour lui, parmi des flots de bière.

Collection: 
1875

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