Avec la laideur rustique
De ton masque biscornu,
Où le regard raille, oblique,
La bouche au rire dentu,
Avec tes cornes pareilles,
Faune, en pointes à ton front,
Ton nez et tes deux oreilles,
On a fait un mascaron
Qu’on a sculpté dans un marbre
D’un ocre veiné de sang,
Qui ressemble aux feuilles d’arbre
De l’automne finissant.
Mais déjà tu peux à l’ombre,
Des pins hauts et des cyprès,
Avant que la feuille tombe
Des cimes de la forêt,
Venir boire à la fontaine
Où ta bouche jette une eau
Fraîche, pure, égale et saine
A puiser quand il fait chaud.
Et tu verras dans la vasque
Te sourire, en son reflet,
D’un sourire vrai, le masque
De ce Faune que tu es !