Paisible, elle habitait loin des routes foulées,
Non loin de la source aux ramiers ;
Comme une eau sous les bois, ses heures écoulées
N’ont connu qu’un toit de palmiers.
Un bengali chanteur avait bâti prés d’elle
Son nid dans le citronnier vert.
A chaque aube il venait, l’oiseau doux et fidèle,
Chanter pour l’enfant du désert.
Telle une violette au pied d’un roc de mousse,
A demi dérobée aux yeux ;
Telle une étoile d’or, quand sa lumière douce
Scintille seule au fond des cieux.
Comme sa vie, hélas ! sa tombe est solitaire ;
Mais un lys y fleurit toujours.
Le bengali n’est plus ; je suis seul sur la terre,
Seul à sentir le poids des jours !