VOUS qui m’avez donné des yeux pour voir le ciel,
Et des mains pour presser les mains douces que j’aime,
Qui m’avez fait le don ; Seigneur, ô Dieu suprême,
De lèvres pour baiser sa bouche au goût de miel ;
Vous qui dans ma poitrine avez placé la vie
Que rythment les profonds battements de mon cœur,
De mon cœur plein d’ennui, de joie ou de rancœur,
D’espérance, d’amour, de peine, et non d’envie ;
Seigneur, malgré le mai dont souffre l’être humain,
Malgré les trahisons, les mensonges, les haines,
Merci des jours présents et des heures prochaines !
Accordez-moi de vous bénir encor demain.
Car je n’ai pas toujours regretté sur la terre :
Par mes yeux, par mes mains, par ma bouche, souvent,
J’ai goûté la douceur de vivre, ô Dieu vivant,
O Dieu si grand, si bon à l’âme solitaire !