Songe au monde et sois fier, toi qui vis en ce temps.
Il vibre, exulte et bat, selon ton cœur battant ;
Il accepte ton rythme et jamais ta pensée
Ne s’est aussi humainement divinisée.
Les Dieux ne sont plus rien ou sont ce que tu es ;
Leur infini s’ébranle au vent de tes projets ;
Tu imprimes ton ordre à la terre sacrée
Au point que, désormais, toi seul, tu la recrées.
L’orde guerre n’a point sapé ton vouloir droit
D’être homme de lutte et non homme d’effroi
Et de haïr jusqu’en tes o et tes entrailles
La fourmillante horreur des chocs et des batailles.
Tes sens clairs et subtils sont à toute heure ouverts
Pour laisser en toi-même entrer tout l’univers
Et pour scruter, à la clarté de ta cervelle,
Le moindre aspect nouveau de la vie éternelle.
Le mystère est en elle et le génie en toi
Si net, que désormais tu laisses l’aventure
Et découvres avec sécurité les lois
Qui importent à ton immensité future.