AU soleil, le matin, les arbres sont en or ;
Octobre leur a fait des feuilles précieuses
Qui tremblent à la brise et, toujours anxieuses,
Craignent le vent d’automne en qui passe la mort.
C’est l’immobilité maintenant qu’elles aiment,
Ou, venant à l’entour des branches voltiger,
Le souffle inoffensif qui les frôle, léger,
Et fait luire les tons jaunes qui les parsèment
Combien choiront avant le doux soir automnal !
Toujours sur le trottoir il en neige quelqu’une.
Ce doit être, là-haut, une angoisse à chacune
Quand la petite sœur quitte l’arbre natal…
Mais l’orage viendra les pacifier toutes !
Un grand coup de vent dur tordra l’arbre soudain,
Et comme des oiseaux qu’on chasse du jardin,
Les feuilles partiront en l’air, tombant aux routes,
Et les seuils en seront dorés jusqu’au matin.