Les arbres

... C'est qu'ils portent en eux, les arbres fraternels,
Tous les débris épars de l'humanité morte
Qui flotte dans leur sève et, de la terre, apporte
A leurs vivants rameaux ses aspects éternels.

Et, tandis qu'affranchis par les métamorphoses,
Les corps brisent enfin leur moule passager,
L'Esprit demeure et semble à jamais se figer
Dans l'immobilité symbolique des choses.

Collection: 
1869

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  • ... C'est qu'ils portent en eux, les arbres fraternels,
    Tous les débris épars de l'humanité morte
    Qui flotte dans leur sève et, de la terre, apporte
    A leurs vivants rameaux ses aspects éternels.

    Et, tandis qu'affranchis par les métamorphoses,
    Les corps brisent...

  •  
    Parlez, terrestres voix, chant nocturne des choses,
    Des langues à venir chuchotement lointain,
    Cris des enfantements, chœur des métamorphoses,
    Dernier adieu des morts dont la forme s’éteint ;

    Bruit des déchirements sans fin de la Matière,
    Lent et...

  •  
    SOUS la calme splendeur de son front ingénu
    Quelle pensée habile ou quel rêve sommeille ?
    On croirait voir encor sur sa bouche vermeille
    Un mystique sourire imprégné d’inconnu.

    Le col harmonieux se dresse, pur et nu,
    Sous la nuque arrondie aux gerbes d’or...

  •  
    DANS le vieil hôtel catholique
    J’aime surtout la grande cour
    Où veille un fantôme de tour
    Sur lequel un lierre s’applique.

    Un platane mélancolique
    Y garde avec un vague amour
    Une urne à l’austère contour
    Où dort, sans doute, une relique

    ...

  •  
    LA vie est comme une colline
    Dont l’aube éclaire le penchant,
    Prompte à gravir et qui s’incline
    Bientôt vers le soleil ...