Ravivant les langueurs nacrées
De tes yeux battus et vainqueurs,
En mèches de parfum lustrées
Se courbent deux accroche-cœurs.
À voir s’arrondir sur tes joues
Leurs orbes tournés par tes doigts,
On dirait les petites roues
Du char de Mab fait d’une noix ;
Ou l’arc de l’Amour, dont les pointes,
Pour une flèche à décocher,
En cercle d’or se sont rejointes
À la tempe du jeune archer.
Pourtant un scrupule me trouble :
Je n’ai qu’un cœur, alors pourquoi,
Coquette, un accroche-cœur double ?
Qui donc y pends-tu près de moi ?