Comment paraît la terre, en ces champs infinis
Où le verre savant hâte ses découvertes,
Quand de neige ou de fleurs ses plaines sont couvertes,
Et quand, sur ses labours, flottent les blés jaunis ?
Comment, avec ses bois comme des flots unis ?
Avec ses mers de sable et ses oasis vertes ?
Ses nuages pareils à des ailes ouvertes ?
Ses fleuves vagabonds et ses rochers brunis ?
Esclave résignée ou superbe rebelle,
Cette vivante terre est étrangement belle,
Et le pied du Seigneur en fait son escabeau.
Elle est comme une ruche où peinent les abeilles ;
Elle a tous les parfums des célestes corbeilles,
Tous les chants de l'amour, mais ... elle est un tombeau.