La joven cautiva

Se alza la espiga naciente
Y hoz no la toca impaciente,
Y el pámpano en la ladera
La estación disfruta entera
Que el cielo le concedió.
También soy bella, estoy joven;
No es tiempo de que me roben
La vida; y aunque mis ojos
Sólo ven ruinas y abrojos,
Aun no quiero morir yo.

Arrostre el estoico fuerte
Con faz enjuta la muerte:

Yo, mujer, lloro y espero;
Si vendaval sopla fiero,
Me encojo, y cubro mi sien.
Si horas hay de amargo llanto,
Otras son tan dulces, ¡tánto!
¿Qué bien no tuvo sus penas?
Ondas que duermen serenas
Guardan borrascas también.

Breve trecho andado queda
De esta frondosa arboleda
Del camino de mi vida;
¡Tan distante la salida
Que aun no se descubre allá!
Al festín en este instante
Sentada, el labio anhelante.
Entre la festiva tropa,
Apenas llegué á la copa
Que en mis manos llena está.

Hoy luce mi primavera;
Cual astro que su carrera
Consuma, y llega á su ocaso,
Quiero gozar, paso á paso.
De todo lo por venir.
Hoy es mi primer mañana;
Yo flor esbelta y lozana,
De que el jardín hace alarde,
Ver de mi vida la tarde
Quiero, y entonces morir.

Así se queja y suspira
Cautiva joven que mira
El amago de la muerte,
Y mientras llora su suerte,
Torna mi lira á soñar.
Cautivo, postrado, mudo,
El desaliento sacudo,
Y vierto en medido canto
Aquel candoroso llanto,
Aquel dulce lamentar.

Collection: 
1782

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