Savez-vous bien, ô femmes,
Que ce serait infâme
Si vous en reveniez
À ces paniers
Dénommés crinolines.
Y seriez-vous enclines ?
Que ce serait rossard
De votre part !
Ô femmes versatiles,
Vous avez quelque style,
Dessous votre harnois,
Pour une fois ;
Vous êtes habillées,
Presque déshabillées
Pour le plaisir des yeux
À qui mieux mieux.
Votre présente robe,
Loin qu’elle vous dérobe
Vous gante étrangement,
Éloquemment ;
Accusant votre galbe
Depuis votre nuque albe
Jusques à vos mollets
Si rondelets,
Et vos hanches perfides
Superbes, impavides,
Et les durs cabochons
De vos nichons.
Depuis longtemps, vous dis-je,
N’eûtes tant de prestige,
Et vous nous ravissez,
Quand vous passez ;
Et que d’un menu geste
Si gentil et si preste
Vous insistez encor
Sur ce décor,
En levant votre jupe
Pour que notre œil s’occupe
De vos jolis dessous…
Hélas de nous !
Quoi ! vous voulez, cruelles,
Si belles telles quelles,
En revenir à vos
Cages à veaux,
Ces crinolines ordes !
Seigneur, miséricorde !
C’est à fuir de ce pas
Dans les pampas.
Ô démence ! ô délire !
On ne pourra plus dire
Sous ces trompeux dehors,
Quel, votre corps ?…
Sous ces cages muettes,
On dira que vous êtes
Un peu couci couci
Encore, si
— Pour avoir nos suffrages —
Elles étaient, ces cages,
Telles qu’en leur réseau
On vît l’oiseau…