On ne cesse pas de s’instruire.
Ne me suis-je pas laissé dire
Qu’on trouve de l’or dans le Vin ?
Non pas de cet « or pour concierge
Au jour de l’an »… non, de l’or vierge
Pur, ductile, de l’or, enfin.
Voilà qui n’est pas, je t’assure,
Pour m’étonner outre mesure,
Je nous crois d’accord sur ce point.
Ce qui surprendrait, au contraire,
N’est-ce pas ton avis, vieux frère ?
C’est plutôt qu’on n’en trouvât point.
Oui. Dans le Vin de l’or ! potable !
Même en quantité si notable.
Qu’un chimiste, Dieu m’est témoin !
Peut en extraire, en ses cornues,
Les parcelles y contenues,
Et les monnayer au besoin.
Ah ! si dès tes primes prouesses,
Tu l’avais traduit en espèces
L’or de tout ce vin que tu bus,
Tu pouvais réaliser une
Assez agréable fortune…
En aurais-tu de ces écus !
Mais non… Comme ta destinée
Est de vivre au jour la journée,
Tu n’aurais pu garder cet or ;
Et plus assoiffé qu’une éponge,
Tu l’eusses dépensé — j’y songe —
À t’acheter du vin encor.