Fragments de Maître Wolfram

Lorsque la solitude et la mélancolie
De leurs vagues tourments torturent ma langueur
Et me font souvenir de tout ce qui m’oublie
En murmurant tout bas : « Amour, gloire et bonheur, »
Comme avec un ami qui comprend votre peine
Et dont le cœur ému bat en vous répondant,
Mon chagrin, ignoré de Wilhelm et d’Hélène,
S’épanche et se console avec ce confident.

–––––Montrant l’orgue.

––––––––––––Douce harmonie,
––––––––––Ô voix de Dieu bénie,
––––––––––––Comme un génie,
––––––––––Tu calmes mes tourments ;
––––––––––Ta voix à mon oreille,
––––––––––Lorsque le jour s’éveille,
––––––––––Efface de ma veille
––––––––––Les plus cruels moments.

Je crois ouïr dans les bois
––––––Une voix,
Le vent me parle à l’oreille,
La fleur me dit ses secrets
––––––Les plus frais,
Et le ramier me conseille ;
Ah ! c’est mon cœur qui s’éveille !

Je me sens une langueur
––––––Dans le cœur,
Je deviens pâle ou vermeille,
Gaie ou rêveuse en un jour
––––––Tour à tour,
Un songe éblouit ma veille ;
Ah ! c’est mon cœur qui s’éveille !

Collection: 
1854

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