Lorsque la solitude et la mélancolie
De leurs vagues tourments torturent ma langueur
Et me font souvenir de tout ce qui m’oublie
En murmurant tout bas : « Amour, gloire et bonheur, »
Comme avec un ami qui comprend votre peine
Et dont le cœur ému bat en vous répondant,
Mon chagrin, ignoré de Wilhelm et d’Hélène,
S’épanche et se console avec ce confident.
Montrant l’orgue.
Ô voix de Dieu bénie,
Comme un génie,
Tu calmes mes tourments ;
Ta voix à mon oreille,
Lorsque le jour s’éveille,
Efface de ma veille
Les plus cruels moments.
Je crois ouïr dans les bois
Une voix,
Le vent me parle à l’oreille,
La fleur me dit ses secrets
Les plus frais,
Et le ramier me conseille ;
Ah ! c’est mon cœur qui s’éveille !
Je me sens une langueur
Dans le cœur,
Je deviens pâle ou vermeille,
Gaie ou rêveuse en un jour
Tour à tour,
Un songe éblouit ma veille ;
Ah ! c’est mon cœur qui s’éveille !