LORSQUE je vous ai vue une heure seulement,
De votre souvenir je ne puis me distraire ;
Je rêve, et dans mon cœur votre regard charmant
Demeure tendre et pur, souriant et sincère…
Oui, vous abandonnez quelque chose de vous
Dans ma main, sur ma bouche, à mon front, qui m’obsède
Délicieusement, comme un songe très doux
Dont la caresse heureuse et brève nous possède
Rien n’existe à part vous qui m’avez fait aimer !
Votre image remplit ma pensée et la garde ;
Si je laisse mes yeux longuement se fermer,
En moi-même, c’est vous encor que je regarde !
Et je sens votre esprit flotter autour de moi,
Comme une rose laisse un parfum après elle ;
Je vous respire avec un ineffable émoi,
Car vous êtes dans l’air, invisible et réelle,
Par le secret pouvoir de votre amour fidèle !