Où sont tant de beautés que le printemps avait,
Ornement des jardins et des molles prairies ?
Où sont toutes les fleurs des campagnes fleuries ?
Où est le temps serein qui les coeurs émouvait ?
Où est le doux plaisir qui dans l'âme pleuvait
Durant les jeunes mois ? par qui les fantaisies
Des esprits généreux célestement nourries
Admiraient les effets que nature pouvait ?
Ces beautés maintenant mortes dessus la terre
Vivent en Artémis, qui les garde et les serre
Pour embellir ce tout de mille biens divers :
La face du printemps de là se renouvelle,
Le soleil y emprunte une clarté plus belle,
Et c'est le paradis de ce grand univers.