Der Feind

Die ganze kindheit war mir ein gewitter
Nur hie und da von lichtem strahl durchstreift.
Der sturm der regen schadeten so bitter
Dass wenig frucht in meinem garten reift.

Nun ist der herbst der jahre angekommen ·
Ich muss zur schaufel greifen und zum karst ·
Die erde wieder sammeln die verschwommen
Wo mancher riss von grabestiefe barst.

Doch ob ihr neuen blumen die ich träume
In diese ausgespülten flächenräume
Die nahrung findet deren ihr bedürft?

O schmerz o schmerz! die zeit am leben zehret –
Der düstre feind der uns am herzen schlürft
Und sich mit unsrem blute stärkt und mehret.

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Stefan George
1901

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