JE voudrais, dans les bois que l’automne dépouille
Et par les tout petits sentiers capricieux,
En un jour où l’azur unit la terre aux cieux,
Marcher sur le tapis d’or flexible et de rouille.
Je voudrais respirer la fleur que l’aube mouille,
Dont le parfum se meurt, arome précieux ;
Une dernière fois, réjouir mes deux yeux
Au flot clair de la source avant qu’il ne se brouille.
Je voudrais m’en aller tout seul dans les forêts,
Sous les arbres aux nids tristes d’adieux secrets,
Dont les feuilles toujours tombent comme des larmes ;
Et là, jusqu’au délice et l’extase, goûter
Dans la paix murmurante et profonde, les charmes
De la mort magnifique et lente de l’été…