Chanson d’exil

Triste exilé, qu’il te souvienne
Combien l’avenir était beau,
Quand sa main tremblait dans la tienne
        Comme un oiseau,
 
Et combien ton âme était pleine
D’une bonne & douce chaleur,
Quand tu respirais son haleine
        Comme une fleur.
 

Mais elle est loin, la chère idole,
Et tout s’assombrit de nouveau ;
Tu sais qu’un souvenir s’envole
        Comme un oiseau ;
 
Déjà l’aile du doute plane
Sur ton âme où naît la douleur ;
Et tu sais qu’un amour se fane
        Comme une fleur.

Collection: 
1892

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