La musique des carillons est pastorale.
Aux temps anciens,
Dans un commencement de lune,
Quelque berger musicien
Entendit toutes ses bêtes l’une après l’une
Qui balançaient les cloches de leur cou
Et faisaient un concert de musique inégale.
Or le berger devint sonneur,
Et, nostalgique de prairies
Et de troupeaux qui bêlent doux,
Il les ressuscita dans sa haute demeure
Par de jumelles sonneries :
Clochettes comme au cou des chèvres,
Cloche comme au cou d’un taureau,
Tout le tintement d’un troupeau,
Qui s’éloigne, qui se rapproche,
Et, dans l’air assombri, s’achève comme un rêve…
O bondissant troupeau mécanique des cloches !
1896