Bonne chanson

 
DANS l’air plein de clameurs méchantes,
De sanglots et de bruits moqueurs,
Pour chasser l’angoisse des cœurs,
Passe le refrain que tu chantes.

Le refrain plaintif où tu dis
La fuite des heures aimées
Et combien sont vite fermées
Les portes d’or du paradis !

Le chant dont la douceur étonne
L’oiseau muet sous le buisson,
La mélancolique chanson
Que je t’appris un soir d’automne !

Collection: 
1857

More from Poet

... C'est qu'ils portent en eux, les arbres fraternels,
Tous les débris épars de l'humanité morte
Qui flotte dans leur sève et, de la terre, apporte
A leurs vivants rameaux ses aspects éternels.

Et, tandis qu'affranchis par les métamorphoses,
Les corps brisent...

 
Parlez, terrestres voix, chant nocturne des choses,
Des langues à venir chuchotement lointain,
Cris des enfantements, chœur des métamorphoses,
Dernier adieu des morts dont la forme s’éteint ;

Bruit des déchirements sans fin de la Matière,
Lent et...

 
SOUS la calme splendeur de son front ingénu
Quelle pensée habile ou quel rêve sommeille ?
On croirait voir encor sur sa bouche vermeille
Un mystique sourire imprégné d’inconnu.

Le col harmonieux se dresse, pur et nu,
Sous la nuque arrondie aux gerbes d’or...

 
DANS le vieil hôtel catholique
J’aime surtout la grande cour
Où veille un fantôme de tour
Sur lequel un lierre s’applique.

Un platane mélancolique
Y garde avec un vague amour
Une urne à l’austère contour
Où dort, sans doute, une relique

...

 
LA vie est comme une colline
Dont l’aube éclaire le penchant,
Prompte à gravir et qui s’incline
Bientôt vers le soleil ...