En de lourdes sonnantes bouées,
Au long des plages de la mer,
J’ai mis mon âme
Sonnante, au long des plages de la mer.
Les navires cavalcadeurs
— Sabords de cuivre et tillacs d’or —
Mon âme,
Au long des eaux qui vont au Nord,
Battant son glas les accompagne,
Mais reste, avec des liens de fer,
Avec une ancre et des crampons de fer,
Rivée, au long des plages de la mer.
En de lourdes sonnantes bouées,
Au long des plages de la mer,
J’ai mis mon âme
Sonnante, au long des plages de la mer.
Les navires cavalcadeurs
— Sabords de cuivre et tillacs d’or —
Mon âme,
Au long des eaux qui vont au Nord,
Battant son glas les accompagne,
Mais reste, avec des liens de fer,
Avec une ancre et des crampons de fer,
Rivée, au long des plages de la mer.
Mon âme ! — Elle est aux sables de la mort ;
Mon âme ! — Elle est roulée, elle est foulée,
Elle est rongée et saccagée,
Elle est, dans la tempête de la vie,
Mangée aux sables de la mort.
Les navires cavalcadeurs
Leur avant fier bouillant d’écumes,
Tous pavillons comme des plumes,
S’en vont vers les ailleurs,
Là-bas, où des palais de glaciers d’or
Réfléchissent, de haut en bas,
La joie et l’essor fou des mâts
Et des voiles, en leurs murailles blanches.
Mon âme! elle est aux sables de la mort ;
Mais ses désirs mal écrasés
La fuient et se glissent, en ces vaisseaux, solennisés
D’une royale et fougueuse armature,
Qui passent, vers l’espace.
Des marins roux chantent, dans la mâture,
Le pont reluit ; toute vague soleille ;
Et le tortil du pavillon, dans l’air,
Mon âme ! — Elle est aux sables de la mort ;
Mon âme ! — Elle est roulée, elle est foulée,
Elle est rongée et saccagée,
Elle est, dans la tempête de la vie,
Mangée aux sables de la mort.
Les navires cavalcadeurs
Leur avant fier bouillant d’écumes,
Tous pavillons comme des plumes,
S’en vont vers les ailleurs,
Là-bas, où des palais de glaciers d’or
Réfléchissent, de haut en bas,
La joie et l’essor fou des mâts
Et des voiles, en leurs murailles blanches.
Mon âme! elle est aux sables de la mort ;
Mais ses désirs mal écrasés
La fuient et se glissent, en ces vaisseaux, solennisés
D’une royale et fougueuse armature,
Qui passent, vers l’espace.
Des marins roux chantent, dans la mâture,
Le pont reluit ; toute vague soleille ;
Et le tortil du pavillon, dans l’air,
Fouette la fragile merveille
D’un jour de mai, parmi la mer.
Et mon âme connaît le pays clair,
Où le silence est une joie
Qui, dans l’argent et la neige, flamboie.
Elle connaît, là-bas, la grotte en diadème,
Belle de froid et de pendeloques de gel,
Où le luxe des feux myriadaires est tel
Qu’elle s’éblouit elle-même
Et, dans son cœur, se satisfait.
Et mon âme est celle qui sait
Que le bonheur est dans le froid
Dans le sommeil et le silence et croit
Aux pays blancs et immobiles
Posés — tels des marbres — sur les pôles tranquilles.
En de lourd-sonnantes bouées,
Au long des façades et des monts de la mer,
Sous des vagues et des vagues foulée,
Mon âme enfle son glas, au long des sables de la mer.
Fouette la fragile merveille
D’un jour de mai, parmi la mer.
Et mon âme connaît le pays clair,
Où le silence est une joie
Qui, dans l’argent et la neige, flamboie.
Elle connaît, là-bas, la grotte en diadème,
Belle de froid et de pendeloques de gel,
Où le luxe des feux myriadaires est tel
Qu’elle s’éblouit elle-même
Et, dans son cœur, se satisfait.
Et mon âme est celle qui sait
Que le bonheur est dans le froid
Dans le sommeil et le silence et croit
Aux pays blancs et immobiles
Posés — tels des marbres — sur les pôles tranquilles.
En de lourd-sonnantes bouées,
Au long des façades et des monts de la mer,
Sous des vagues et des vagues foulée,
Mon âme enfle son glas, au long des sables de la mer.
Le phare à feux rouges du pays de la boue,
Lorsque tombe le soir, secoue
Comme un meurtre chevelu d’or, dans l’air,
Alors, les crins de lumière battent mon âme
Elle s’avive, une heure, au sang de cette flamme
Puis retombe, lourde bouée,
Vers les ténèbres, refoulée.
Au long des plages de la mer,
Mon âme ! — elle est clamante et gémissante.
Vous les Nixes, là-bas, aux ceintures de givre,
De neige et de splendeur coiffées,
Qui possédez ce don de vivre
Claires, dans la stérilité ; reines et fées,
Des lointaines et lucides Baltiques,
Sous des ciels d’or lunaire, au Nord,
Quand vous tiendrez, en vos pâles bras forts,
Mes vieux désirs embarqués sur la mer,
Épuisez-les, faites-les pierre et que leur sort,
Après tant d’affres, soit enfin d’être des morts.
Cœur contre cœur, cœur de gel, cœur de rêve,
Pénétrez-vous, en vos noces de cristal blanc,
Et que tous deux quand votre nuit s’achève
Il vous reste la mort profonde, en votre flanc.
Le phare à feux rouges du pays de la boue,
Lorsque tombe le soir, secoue
Comme un meurtre chevelu d’or, dans l’air,
Alors, les crins de lumière battent mon âme
Elle s’avive, une heure, au sang de cette flamme
Puis retombe, lourde bouée,
Vers les ténèbres, refoulée.
Au long des plages de la mer,
Mon âme ! — elle est clamante et gémissante.
Vous les Nixes, là-bas, aux ceintures de givre,
De neige et de splendeur coiffées,
Qui possédez ce don de vivre
Claires, dans la stérilité ; reines et fées,
Des lointaines et lucides Baltiques,
Sous des ciels d’or lunaire, au Nord,
Quand vous tiendrez, en vos pâles bras forts,
Mes vieux désirs embarqués sur la mer,
Épuisez-les, faites-les pierre et que leur sort,
Après tant d’affres, soit enfin d’être des morts.
Cœur contre cœur, cœur de gel, cœur de rêve,
Pénétrez-vous, en vos noces de cristal blanc,
Et que tous deux quand votre nuit s’achève
Il vous reste la mort profonde, en votre flanc.
Car mon âme que le reflux saccage
Et que les vaisseaux d’or frôlent, dans leur voyage,
Veut bien pourrir, aux sables de sa plage,
Mais sans ses désirs fous — en paix.
Car mon âme que le reflux saccage
Et que les vaisseaux d’or frôlent, dans leur voyage,
Veut bien pourrir, aux sables de sa plage,
Mais sans ses désirs fous — en paix.