uand je monte vers la barrière,
En laissant la ville en arrière ;
Quand la rue est près de finir,
Un mirage, un décor, un rêve,
Au bout de mon chemin se lève :
Voyez les collines bleuir !
Je vous connais : vous êtes Sèvres ;
Vous avez des noms doux aux lèvres
Et des sourires tentateurs.
Vous êtes Meudon ; vous, Asnières,
Et vous faites bien des manières
Pour de si petites hauteurs.
C’est que vous êtes les collines
Chères, profondes et câlines,
Honneur charmant de notre été,
Et que vous êtes très jolies
Dans vos fines mélancolies
Et vos caprices de gaîté.
C’est, lorsque Mai verdit les branches,
Que vous nous donnez, les dimanches,
A pleins rayons votre soleil,
L’ombre qui tombe de vos chênes,
Et, tout près des sources prochaines,
Une heure d’aise et de sommeil.
Vos clairières et vos futaies,
Les ronces mêmes de vos haies,
Tous vos sentiers, je les connais ;
Car rien de vous ne m’est farouche,
Et j’ai baisé plus d’une bouche
Dans les fleurs d’or de vos genêts.
Blondes collines apparues
Vers la banlieue, en haut des rues,
Clamart ou bien Montmorency,
Votre grâce est partout la même ;
Mais entre toutes je vous aime,
O montagnes en raccourci !