Déesse de la Mort, pâle Perséphoné,
Dont l’Hadès recueillit les langueurs léthéennes,
Déesse dont le front semble un printemps fané,
Dont la voix est l’écho des voix élyséennes,
Déesse de la Mort, pâle Perséphoné,
Ouvre, d’un geste lent, ta chambre nuptiale,
Où l’éternel soupir des Morts vient s’apaiser,
À l’ombre de Timas, la vierge liliale
Qui n’a jamais connu le désir du baiser :
O Déesse, ouvre-lui ta chambre nuptiale !
Vois son manteau tissé d’étrange pourpre et d’or.
Sa parure dépasse en beauté les parures
Des reines de l’Égypte au fabuleux trésor…
Les vierges ont coupé leurs belles chevelures
Pour lui faire un manteau d’étrange pourpre et d’or.