Una noche...

Una noche que estaba junto a una horrible judía,
Como a la vera de un cadáver, un cadáver tendido,
Me dediqué a pensar, cerca de aquel cuerpo vendido,
En la triste belleza de la que mi deseo se priva.

Me representé su majestad nativa,
Su mirada de vigor y de gracias armada,
Sus cabellos que le forman un casco perfumado,
Y cuyo recuerdo para el amor me reanima.

Porque yo hubiera con fervor besado tu noble cuerpo,
Y desde tus pies frescos hasta tus negras trenzas
Desplegado el tesoro de las profundas caricias,

Si, cualquier noche, con lágrimas derramadas sin esfuerzo.,
Pudieras solamente, ¡oh reina de crueldad!
Oscurecer el esplendor de tus frías pupilas.

Collection: 
1841

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