Sonnet huit de vingt neuf

Quand viendra ce jour là, que ton nom au vrai passe
Par France, dans mes vers ? Combien et quantes fois
S’en empresse mon cœur, s’en démangent mes doigts ?
Souvent dans mes écrits de soi-même il prend place.

Malgré moi je t’écris, malgré moi je t’efface.
Quand Astrée viendrait et la foi et le droit,
Alors joyeux ton nom au monde se rendroit.
Ores c’est à ce temps, que cacher il te fasse,

C’est à ce temps malin une grande vergogne
Donc Madame tandis tu seras ma Dordogne.
Toutefois laisse-moi, laisse-moi ton nom mettre,

Ayez pitié du temps, si au jour je te mets,
Si le temps ce connaît, lors je te le promets,
Lors il sera doré, s’il le doit jamais être.

Quand viendra ce jour là, que ton nom au vrai passe
Par France, dans mes vers ? Combien et quantes fois
S’en empresse mon cœur, s’en démangent mes doigts ?
Souvent dans mes écrits de soi-même il prend place.

Malgré moi je t’écris, malgré moi je t’efface.
Quand Astrée viendrait et la foi et le droit,
Alors joyeux ton nom au monde se rendroit.
Ores c’est à ce temps, que cacher il te fasse,

C’est à ce temps malin une grande vergogne
Donc Madame tandis tu seras ma Dordogne.
Toutefois laisse-moi, laisse-moi ton nom mettre,

Ayez pitié du temps, si au jour je te mets,
Si le temps ce connaît, lors je te le promets,
Lors il sera doré, s’il le doit jamais être.

Collection: 
1550

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