Que le monde est constant en instabilité,
Si l'on jouit d'une aise, au moins de l'apparence,
Tantôt le sort muable en tranche l'espérance,
Et tout est envieux de la félicité.
Or' j'étais dédaigné de la feinte beauté
Qui, par mille tourments, a prouvé ma constance,
Ores, de mes douleurs, elle prend connaissance,
Puis volage se rit de mon infirmité.
Hélas ! tous les malheurs sont la même assurance
Et l'espoir, ici-bas, l'ombre d'une espérance,
Qui, vaine, se présente et trompe nos malheurs :
L'heur de monde, et d'amour, est une joie amère,
Car le monde n'est rien qu'un enfer de misère,
Et l'amour en effet qu'un monde de douleurs.