Quand je reposerai dans la fosse, tranquille,
Ayant autour de moi l'ombre éternellement ;
Quand mes membres auront perdu le mouvement.
Et mes orbites creux le regard qui scintille ;
Cet être qui fut moi, ce pauvre rien fragile,
Oublié dormira - pour jamais ossement -
Et, loin du ciel voilé, silencieusement,
Rien ne remuera plus sous la couche d'argile.
Mais vous serez toujours, éternelle beauté,
Hors du trépas commun, de la caducité :
Votre corps ne peut pas mourir, étant mon âme !
Aussi, lorsqu'un beau soir d'amour, sur mon tombeau
Longuement passera l'ombre de cette femme,
Tu te réveilleras, squelette amant du Beau !