Sonnet

Que suis-je, hélas ! et de quoi sert ma vie ?
Je ne suis fors qu'un corps privé de coeur,
Une ombre vaine, un objet de malheur,
Qui n'a plus rien que de mourir envie.

Plus ne portez, ô ennemis, d'envie
A qui n'a plus l'esprit à la grandeur,
Ja consommé d'excessive douleur.
Votre ire en bref se verra assouvie.

Et vous, amis, qui m'avez tenue chère,
Souvenez-vous que sans heur, sans santé,
Je ne saurais aucun bon oeuvre faire.

Souhaitez donc fin de calamité
Et que ci-bas, étant assez punie,
J'aye ma part en la joie infinie.

Collection: 
1562

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  • Que suis-je, hélas ! et de quoi sert ma vie ?
    Je ne suis fors qu'un corps privé de coeur,
    Une ombre vaine, un objet de malheur,
    Qui n'a plus rien que de mourir envie.

    Plus ne portez, ô ennemis, d'envie
    A qui n'a plus l'esprit à la grandeur,
    Ja consommé d'...

  • En mon triste et doux chant
    D'un ton fort lamentable
    Je jette un oeil tranchant
    De perte incomparable
    Et en soupirs cuisants
    Passe mes meilleurs ans.

    Fut-il un tel malheur
    De dure destinée
    Ni si triste douleur
    De dame fortunée
    Qui, mon...