• Sur le même air que le précédent

    Josaphat
    Est un fat
    Très aride,
    Qui croit être fort savant
    Parce qu'il va souvent
    Sous la Zone Torride,
    Critiquant
    Et piquant
    Agrippine,
    Pour avoir fait lire à Prau
    Les ouvrages de Pro-
    Serpine.
    Si le Public lui pardonne
    Tous les travers qu'il se donne,
    Il faut donc
    Que...

  • Sur l'air du Menuet d'Exaudet

    Dom Pibrac,
    Dans un lac
    Près du Gange,
    Faisait raper du tabac
    Pour gonfler l'estomac
    Du pauvre Michelange.
    Quand S. Roc
    Sur un roc
    Vit Euterpe,
    Qui pour s'amuser beaucoup
    Faisait des vers à coup
    De serpe.
    Plus loin était Calliope
    Qui lisait le Misanthrope ;
    Mais Santeuil
    D'un...

  • Ô toi dont l'oeil est noir, les tresses noires, les chairs
    blondes, écoute-moi, ô ma folâtre louve !

    J'aime tes yeux fantasques, tes yeux qui se retroussent
    sur les tempes ; j'aime ta bouche rouge comme une baie
    de sorbier, tes joues rondes et jaunes ; j'aime tes pieds
    tors, ta gorge roide, tes grands ongles lancéolés, brillants comme
    des valves de nacre...

  • Ta robe, ô hareng, c'est la palette des soleils couchants,
    la patine du vieux cuivre, le ton d'or bruni des cuirs de
    Cordoue, les teintes de santal et de safran des feuillages
    d'automne !

    Ta tête, ô hareng, flamboie comme un casque d'or, et l'on
    dirait de tes yeux des clous noirs plantés dans des cercles
    de cuivre !

    Toutes les nuances tristes...

  • Des croquis de concert et de bals de barrière ;
    La reine Marguerite, un camaïeu pourpré ;
    Des naïades d'égout au sourire éploré,
    Noyant leur long ennui dans des pintes de bière ;

    Des cabarets brodés de pampre et de lierre ;
    Le poète Villon, dans un cachot, prostré ;
    Ma tant douce tourmente, un hareng mordoré,
    L'amour d'un paysan et d'une...

  • La nuit était venue, la lune émergeait de l'horizon, étalant
    sur le pavé bleu du ciel sa robe couleur soufre. J'étais
    assis près de ma bien-aimée, oh ! bien près ! Je serrais ses
    mains, j'aspirais la tiède senteur de son cou, le souffle
    enivrant de sa bouche, je me serrais contre son épaule,
    j'avais envie de pleurer ; l'extase me tenait palpitant,
    éperdu, mon...

  • Oh ! Votre voix sonnait brève, lente ou pressée,
    Suivant les passions et les rhythmes divers,
    Puis, s'échappant soudain légère et cadencée,
    Sautait, comme un oiseau, sur les branches du vers !

    Moi - j'écoutais - perdu dans de lointains concerts,
    Ma pauvre poésie à vos lèvres bercée :
    Heureux de voir glisser mon âme et ma pensée
    Dans votre souffle ardent...

  • À mon ami Alfred Foulongne.

    Hao ! Hao ! c'est le barbier
    Qui secoue au vent sa sonnette !
    Il porte au dos, dans un panier,
    Ses rasoirs et sa savonnette.

    Le nez camard, les yeux troussés,
    Un sarrau bleu, des souliers jaunes,
    Il trotte, et fend les flots pressés
    Des vieux bonzes, quêteurs d'aumônes.

    Au bruit de son bassin de fer,...

  • La fleur Ing-wha, petite et pourtant des plus belles,
    N'ouvre qu'à Ching-tu-fu son calice odorant ;
    Et l'oiseau Tung-whang-fung est tout juste assez grand
    Pour couvrir cette fleur en tendant ses deux ailes.

    Et l'oiseau dit sa peine à la fleur qui sourit,
    Et la fleur est de pourpre, et l'oiseau lui ressemble,
    Et l'on ne sait pas trop, quand on les voit...

  • Tu n'as jamais été, dans tes jours les plus rares,
    Qu'un banal instrument sous mon archet vainqueur,
    Et, comme un air qui sonne au bois creux des guitares,
    J'ai fait chanter mon rêve au vide de son coeur.