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    Morir debiera sin verte,
    Hermosísima pastora,
    Pues que osé tan sola una hora
    Estar vivo y no quererte.

    De un dichoso amor gozára,
    Dejado el tormento aparte,
    Si en acordarme de amarte
    De mi olvido me olvidára.

    Que de morirme y perderte,
    Tengo recelo, pastora,
    Pues que osé tan sola una hora
    Estar...

  • HUNDIDO en el ocaso
    El sol tras de los montes;
    No ver sinó tinieblas
    Y negros horizontes;
    No oír del ave amante
    Los tímidos murmullos,
    Ni notas, ni armonías,
    Ni plácidos arrullos.
    Sinó ansias, tedio, enojos,
    En malestar atroz,
    Eso es no ver tus ojos.
    Eso es no oír tu voz.

  • Au bord de l’eau verte, les sauterelles
              sautent ou se traînent,
    ou bien sur les fleurs des carottes frêles
              grimpent avec peine.

    Dans l’eau tiède filent les poissons blancs
              auprès d’arbres noirs
    dont l’ombre sur l’eau tremble doucement
              au soleil du soir.

    Deux pies qui crient s’envolent loin, très loin,...

  • Comme bercée en un hamac
    La pensée oscille et tournoie,
    A cette heure où tout estomac
    Dans un flot d'absinthe se noie.

    Et l'absinthe pénètre l'air,
    Car cette heure est toute émeraude.
    L'appétit aiguise le flair
    De plus d'un nez rose qui rôde.

    Promenant le regard savant
    De ses grands yeux d'aigues-marines,
    Circé cherche d'où vient le...

  • En robe grise et verte avec des ruches,
    Un jour de juin que j'étais soucieux,
    Elle apparut souriante à mes yeux
    Qui l'admiraient sans redouter d'embûches ;

    Elle alla, vint, revint, s'assit, parla,
    Légère et grave, ironique, attendrie :
    Et je sentais en mon âme assombrie
    Comme un joyeux reflet de tout cela ;

    Sa voix, étant de la musique fine,...

  • L'an se rajeunissait en sa verte jouvence
    Quand je m'épris de vous, ma Sinope cruelle ;
    Seize ans étaient la fleur de votre âge nouvelle,
    Et votre teint sentait encore son enfance.

    Vous aviez d'une infante encor la contenance,
    La parole, et les pas ; votre bouche était belle,
    Votre front et vos mains dignes d'une Imrnortelle,
    Et votre oeil, qui me fait...

  • Des ruisseaux un déluge a fait de lourds torrents
    Qui roulent, pêle-mêle, écumeux, dévorant
    L'étendue, au travers des landes, des pacages,
    Et changeant en lacs fous les stagnants marécages.

    Mais l'eau dort plate autour d'un grand tertre escarpé,
    Tout hérissé de bois. Lent, le soir est tombé.
    Dans l'air mort, où s'ébauche un soupçon de tonnerre,
    ...

  • Une souris verte
    Qui courait dans l'herbe
    Je l'attrape par la queue
    Je la montre à ces messieurs
    Ces messieurs me disent
    Trempez-la dans l'huile
    Trempez-la dans l'eau
    Ça deviendra un escargot
    Tout chaud
    Je la mets dans mon mouchoir
    Elle dit qu'il fait trop noir
    Je la mets dans mon chapeau
    Elle dit qu'il fait trop chaud
    ...

  • Muse, qui autrefois chantas la verte Olive,
    Empenne tes deux flancs d'une plume nouvelle,
    Et te guidant au ciel avecques plus haute aile,
    Vole où est d'Apollon la belle plante vive.

    Laisse, mon cher souci, la paternelle rive,
    Et portant dsormais une charge plus belle,
    Adore ce haut nom dont la gloire immortelle
    De notre pôle arctique à l'autre...