XI
Puisqu’ici-bas toute âme
Donne à quelqu’un
Sa musique, sa flamme,
Ou son parfum ;
Puisqu’ici tout chose
Donne toujours
Son épine ou sa rose
A ses amours ;
Puisqu’avril donne aux chênes
Un bruit charmant...
Puisqu’ici-bas toute âme
Donne à quelqu’un
Sa musique, sa flamme,
Ou son parfum ;
Puisqu’ici tout chose
Donne toujours
Son épine ou sa rose
A ses amours ;
Puisqu’avril donne aux chênes
Un bruit charmant...
Certe, ô solitude,
Je suis l'homme rude,
Le songeur viril;
Mais puis-je répondre
De ce que fait fondre
Un rayon d'avril?
L'âme, ô lois obscures,
A des aventures.
Je vis absorbé,
Pensée irritée,
Comme Prométhée,
Comme Niobé;
L'aspect de l'abîme,
La haine du crime,
L'horreur, le dédain,
Mettent dans ma...
Ce ne sont qu'horizons calmes et pacifiques;
On voit sur les coteaux des chasses magnifiques;
Le reste du pays, sous le ciel gris ou bleu,
Est une plaine avec une église au milieu.
Un lierre monstrueux à tige arborescente
Qui sort de l'herbe, ainsi qu'une griffe puissante,
Comme un des mille bras de Cybèle au front vert,
Semble, en ce champ aride et...
Ce que vous appelez dans votre obscur jargon :
Civilisation du Gange à l’Orégon,
Des Andes au Thibet, du Nil aux Cordillères,
Comment l’entendez-vous, ô noires fourmilières ?
De toute votre terre interrogez l’écho.
Voyez Lima, Cuba, Sydney, San-Francisco,
Melbourne. Vous croyez civiliser un monde,
Lorsque vous l’enfiévrez de quelque fièvre immonde,...
Aie une muse belluaire,
Sinon tu seras dévoré.
Le ciel t'offre un double suaire,
L'un étoilé, l'autre azuré.
Va, revêts-les l'un après l'autre;
Et verse aux hommes, tour à tour,
Justicier sombre ou tendre apôtre,
Tantôt l'ombre et tantôt le jour.
Sois la nuit qui montre les astres;
Puis sois le soleil tout à coup,
Témoin des biens et...
Et j'ajoute à ma lyre une corde d'airain.
Les Feuilles d'Automne.
Puisque le gai printemps revient danser et rire,
Puisque le doux Horace et que le doux Zéphyre
M'attendent au milieu des prés et des buissons,
L'un avec des parfums, l'autre avec des chansons,
Puisque la terre en fleurs semble un tapis de Perse,
Puisque le vent murmure et dans l'azur disperse
La brume et la nuée en flottants archipels,
Il me plaît de...
Je t'adore. Soyons deux heureux. Viens t'asseoir
Dans une ombre qui soit un peu semblable au soir.
Marchons bien doucement. Sois pensive. Sois lasse.
Profitons du moment où personne ne passe ;
Entrons dans le hallier, cachés par les blés mûrs.
Que ne puis-je élever brusquement quatre murs
Ici, dans ce coin chaste, et d'un coup de baguette !
La...
Or, nous cueillions ensemble la pervenche.
Je soupirais, je crois qu'elle rêvait.
Ma joue à peine avait un blond duvet.
Elle avait mis son jupon du dimanche ;
Je le baissais chaque fois qu'une branche
Le relevait.
Et nous cueillions ensemble la pervenche.
Le diable est fin, mais nous sommes bien sots.
Elle s'assit sous de charmants...
J'allais au Luxembourg rêver, ô temps lointain,
Dès l'aurore, et j'étais moi-même le matin.
Les nids dialoguaient tout bas, et les allées
Désertes étaient d'ombre et de soleil mêlées ;
J'étais pensif, j'étais profond, j'étais niais.
Comme je regardais et comme j'épiais !
Qui ? La Vénus, l'Hébé, la nymphe chasseresse.
Je sentais du printemps l'invisible...