•                         XIII

    Oh ! je suis avec vous ! j’ai cette sombre joie.
    Ceux qu’on accable, ceux qu’on frappe et qu’on foudroie
    M’attirent ; je me sens leur frère ; je défends
    Terrassés ceux que j’ai combattus triomphants ;
    Je veux, car ce qui fait la nuit sur tous m’éclaire,
    Oublier leur injure, oublier leur colère,
    Et de...

  • Et la foule grandit plus innombrable encor.
    Et le sombre hypogée où s’alignent les couches
    Est vide. Du milieu déserté des cartouches,
    Les éperviers sacrés ont repris leur essor.

    Bêtes, peuples et rois, ils vont. L’uræus d’or
    S’enroule,...

  • La plaine un jour disait à la montagne oisive :
    « Rien ne vient sur ton front des vents toujours battu ! »
    Au poète, courbé sur sa lyre pensive,
    La foule aussi disait : « Rêveur, à quoi sers-tu ? »

    La montagne en courroux répondit à la plaine :
    « C’est moi qui fais germer les moissons sur ton sol,
    Du midi dévorant je tempère l’haleine,
    J’arrête dans...

  • (extrait)

    ...Ce n'est pas le canon du noir vendémiaire,
    Ni les boulets de juin, ni les bombes de mai,
    Qui font la haine éteinte et l'ulcère fermé.
    Moi, pour aider le peuple à résoudre un problème,
    Je me penche vers lui. Commencement : je l'aime.
    Le reste vient après. Oui, je suis avec vous,
    J'ai l'obstination farouche d'être doux,
    Ô vaincus...

  • La plaine un jour disait à la montagne oisive :
    " Rien ne vient sur ton front des vents toujours battu ! "
    Au poète, courbé sur sa lyre pensive,
    La foule aussi disait : " Rêveur, à quoi sers-tu ? "

    La montagne en courroux répondit à la plaine :
    " C'est moi qui fais germer les moissons sur ton sol ;
    Du midi dévorant je tempère l'haleine ;
    J'arrête...

  • En ces villes d'ombre et d'ébène
    D'où s'élèvent des feux prodigieux ;
    En ces villes, où se démènent,
    Avec leurs chants, leurs cris et leurs blasphèmes,
    A grande houle, les foules ;
    En ces villes soudain terrifiées
    De révolte sanglante et de nocturne effroi,
    Je sens bondir et s'exalter en moi
    Et s'épandre, soudain, mon coeur multiplié.
    La...