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    Flumina amem silvasque inglorius !
    (VIRGILE.)

    Oui, je suis un rêveur ! j’aime comme Virgile
    A vivre inglorieux,
    Près d’un ruisseau sans nom qui reflète tranquille
    Le vif azur des cieux ;

    Oui, je suis un rêveur ! ainsi que Lamartine,
    Sur l’eau d’un lac mouvant,
    J’aime à voir, au lointain, la voile qui s’incline
    Sous...

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    Ah ! nous vous absolvons, nous les poètes fous,
    De préférer à l’or les lèvres satinées,
    De ne point sans révolte aux vagues destinées
    Sacrifier la fleur d’un présent sûr et doux !

    La vie a des saisons, chaque saison ses goûts.
    Le partage est tout fait des rapides années :
    Il les faut accueillir comme elles sont données,
    Aux vieillards pour...

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    Riez ! il nous est cher de vous sentir contents ;
    La divine gaîté, cette sœur du courage,
    Vous convie à braver l'horizon gros d'orage,
    Sous l'immense arc-en-ciel qu'elle dresse à vingt ans.

    Vous pouvez rire, vous ! Le rire n'a qu'un temps,
    Et l'oubli des douleurs n'appartient qu'à votre âge ;
    Même sur le bâillon mis au Droit qu'on outrage,
    ...

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    Je vais jusqu’où je puis ;
    Mais semblable à l’abeille en nos jardins éclose
    De différentes fleurs j’assemble et je compose
    Le miel que je produis.
    (J. B. Rousseau)

    Au sein des deux partis demeuré toujours neutre,
    Je n’ai point arboré de cocarde à mon...

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    Quand sous l’arc triomphal où s’inscrivent nos gloires
    Passait le sombre char couronné de victoires
                 Aux longues ailes d’or,
    Et qu’enfin Sainte-Hélène, après tant de souffrance,
    Délivrait la grande ombre et rendait à la France
                 Son funèbre trésor,

    Un rêveur, un captif, derrière ses murailles,
    Triste de ne pouvoir, aux...

  • Mères, quand vos enfants font jouer sous leurs doigts
    Leur sabre de fer-blanc ou leur fusil de bois ;
    Quand ils s’en vont traînant au bout d’une ficelle,
    Sur un affût boiteux, un canon qui chancelle ;
    Lorsqu’ils font manœuvrer leurs fantassins de plomb,
    Puis massacrent gaiement l’innocent bataillon ;
    Lorsqu’ils se font entre eux des guerres de pygmées,...

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    Mères, ne battez pas vos enfants ; laissez-les
    Courir dans la demeure indulgente, et poursuivre
    Cet idéal de bruit qui les grise, et qui livre
    Aux caprices du vent leurs cheveux débouclés.

    Aux portes de leurs cœurs ne brisez pas les clés !…
    S’étourdir, trébucher, salir, pour eux c’est vivre ;
    Car parmi ces rieurs plus d’un est encore ivre
    Du...


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        Je vous envie autant que je vous aime, oiseaux
        Qui traversez sans moi tout l’infini des eaux.

        Vous qui passez battant tout l’infini des ailes,
        Rendez-moi, rendez-moi comme vous infidèles !

        Que je sois libre ainsi que vous dans le ciel clair,
        Que mon domaine soit le règne de la mer !

        Et partout subissant l’éternelle...