• Autant certes la femme gagne
    À faire l’amour en chemise,
    Autant alors cette compagne
    Est-elle seulement de mise

    À la condition expresse
    D’un voile, court, délinéant
    Cuisse et mollet, téton et fesse
    Et leur truc un peu trop géant.

    Ne s’écartant de sorte nette,
    Qu’en faveur du con, seul divin,
    Pour le coup et pour la minette,
    ...

  •  
    Khirîna, de Hidil, a recueilli les restes
    Du vieux temple gisant sur le sol paternel
    Et, la nuit, à l’écart, a de ses mains modestes
    Pour la Dame des eaux rebâti cet autel.

    Déesse Anâhita qu’un siècle ingrat exile,
    O Vierge ruisselante au flot jamais tari,
    O Pure ! Khirîna t’offre cet humble asile
    Où ta source peut naître et chanter à l’abri...

  • L’autel bas s’orne de hautes mauves,
    La chasuble blanche est toute en fleurs,
    A travers les pâles vitraux jaunes
    Le soleil se répand comme un fleuve ;

    On chante au graduel : Fi-li-a !
    D’une voix si lentement joyeuse
    Qu’il faudrait croire que c’est l’extase
    D’à-jamais voir la Reine des cieux ;

    Le...

  •  
    Terreur sur les trois mers, effroi sur les sept monts ;
    L’Empire et la Cité gisent dans leurs décombres ;
    Car de ses bords gelés et de ses forêts sombres
    Le Danube natal a vomi les démons.

    La flamme est moins subite et le vent moins rapide
    Que le vol furieux des fauves cavaliers ;
    Ils vont où Dieu les jette, aveugles, par milliers,
    Le Hun...

  •  
    L’automne nous arrive, et la nature entière
    Voyant, sombre et muet, son tombeau se rouvrir,
    Comprend qu’elle est tout près de son heure dernière
    Et, le cœur désolé, se prépare à mourir.

    Mais si d’après nos lois il faut qu’elle succombe
    Elle ne dira pas qu’elle se sent faiblir
    Et, radieuse, un jour descendra dans la tombe,
    Sans que nos yeux...

  •  
    Si l’automne fut douce au soir de ta beauté,
    Rends-en grâces aux dieux qui veulent qu’à l’été
    Succède la saison qui lui ressemble encore,
    Ainsi que le couchant imite une autre aurore
    Et comme elle s’empourpre et comme elle répand
    Au ciel mystérieux des roses et du sang !
    Ce sont les dieux, vois-tu, qui font les feuilles mortes
    D’un or flexible...

  •  
    L’azur n’est plus égal comme un rideau sans pli.
    La feuille, à tout moment, tressaille, vole et tombe ;
    Au bois, dans les sentiers où le taillis surplombe,
    Les taches de soleil, plus larges, ont pâli.

    Mais l’œuvre de la sève est partout accompli :
    La grappe autour du cep se colore et se bombe,
    Dans le verger la branche au poids des fruits succombe,...

  • Le chaud soleil n’est plus ; froide gémit la bise,
    La fleur pâle se meurt, et la branche agonise ;
                                            Le vieil An
    Enfonce en son linceuil sa tête déjà grise,
    Et sous la feuille morte, en dernière analyse,
    Se laisse ensevelir au souffle de l’autan.
                        Oh !...

  • Autour de la jeune Eglise,
    Par les prés et les clôtures
    Et les vieilles routes pures,
    La nuit comme une eau s’épuise.

    C’est l’aube toute divine
    Et la plage violette,
    Avec des voiles en fête
    Au ciel tel qu’une marine.

    Guerre et semaille, avalanche
    De nos thèmes et nos mythes,
    Par les labours sans limites
    Sommeillent pour les...