• Refrain

    Quand on est mort, c'est pour longtemps,
    Dit un vieil adage
    Fort sage ;
    Employons donc bien nos instants,
    Et contents,
    Narguons la faux du Temps

    De la tristesse
    Fuyons l'écueil ;
    Évitons l'œil
    De l'austère sagesse.
    De sa jeunesse
    Qui jouit bien,
    Dans sa vieillesse
    Ne regrettera rien.
    Si tous les...

  • Plus d’obsessions vipérines !
    Plus de chuchotements pervers !
    L’azur des grands cieux découverts
    Sourit à mes humeurs chagrines.

    De grosses perles purpurines
    Scintillent dans les rameaux verts.
    Plus d’obsessions vipérines !
    Plus de chuchotements pervers !

    Le zéphyr, doux à mes narines,
    Souffle des parfums dans les airs
    Et baise les...

  •  

    LE VIEUX MONDE


    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
    Dieu l’a dit : « Ne va pas plus loin, ô flot amer ! »
    Mais quoi ! tu m’engloutis ! au secours, Dieu ! La mer
    Désobéit ! la mer envahit mon refuge...

  •  
    Pourquoi, d’une vague implacable,
    Vieil Océan, viens-tu toujours
    Battre de ta prison de sable
    Les indestructibles contours ?
    Ta perds ton temps, tu perds ta peine ;
    Ne vois-tu pas que cette arène
    A ta colère sert de frein ?
    Que ta viens t’épuiser contre elle
    Comme un enfant dont la main frêle
    Heurterait des barreaux d’airain ?

    ...
  •  
    La Terre était riante et dans sa fleur première ;
    Le jour avait encor cette même lumière
    Qui du Ciel embelli couronna les hauteurs
    Quand Dieu la fit tomber de ses doigts créateurs.
    Rien n'avait dans sa forme altéré la nature,
    Et des monts réguliers l'immense architecture
    S'élevait jusqu'aux Cieux par ses degrés égaux,
    Sans que rien de leur...

  • Demain fera un an qu’à Audaux je cueillais
    les fleurs dont j’ai parlé, de la prairie mouillée.
    C’est aujourd’hui le plus beau jour des jours de Pâques.
    Je me suis enfoncé dans l’azur des campagnes,
    à travers bois, à travers prés, à travers champs.
    Comment, mon cœur, n’es-tu pas mort depuis un an ?
    Mon cœur, je t’ai donné encore ce calvaire
    de revoir ce...

  •  
    Je sais qu'elle est pareille aux Anges de lumière.
    Elle a des rayons d'astre éclos sous sa paupière,
    Et je vois aux candeurs de son pied calme et pur
    Qu'il a marché longtemps sur les tapis d'azur.
    Sa bouche harmonieuse et de charme inondée
    Semble, à son doux parfum de roses de Judée,
    Avoir vidé la coupe aux noces de Cana,
    Et chanté dans les...

  •  
    Dieu le veut !

    Place, place au torrent ! il grossit, il s’avance !
    Pour arrêter sa marche et dompter sa puissance,
    En vain les rois du monde ont uni leurs efforts ;
    Encore un jour, une heure, et le lit séculaire,
    Le lit étroit, obscur, où gronde sa colère,
    Il va l’abandonner pour engloutir ses bords.
     
    Riches trop...

  •                 Sur la bruyère arrosée
                              De rosée ;
                    Sur le buisson d’églantier ;
                    Sur les ombreuses futaies ;
                              Sur les haies
                    Croissant au bord du sentier ;

                    Sur la modeste et petite
                              Marguerite,...

  • Le grand bonnet de tulle est doux aux cheveux gris;
    Le fichu blanc se croise et se noue à la taille.
    Les cheveux furent blonds, dit-on, comme la paille;
    La bouche est jeune encor d'avoir souvent souri.

    Elle a vécu loin de la Cour et de Paris
    Et les petits neveux qui brillent à Versailles
    Savent que dans son bas tricoté maille à maille
    S'entassent les...